L'hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo vient d'être victime ce matin d'un épouvantable carnage, au moins onze morts à cette heure, attentat le plus grave commis en France depuis près de cinquante ans.
Parmi les morts, et sans vouloir faire un tri obscène bien entendu, Wolinski et Cabu, deux fameux dessinateurs et caricaturistes. Si je relève ces deux noms, c'est parce qu'ils faisaient partie de ma famille intellectuelle. Depuis les années 60 avec Hara-Kiri, les Editions du Square et leur magazine de bandes dessinées Charlie, puis Charlie Hebdo, ou bien encore avec le journal Pilote, ces deux-là m'ont inscrit au nombre de leurs fans. Avec leurs amis le professeur Choron, Reiser, Gébé, Cavanna... décédés eux aussi, ils m'ont fait rire, ils m'ont fait voir le monde sous un angle différent, ils m'ont laissé espérer qu'on puisse vivre dans un seul monde même quand on n'était pas tous du même avis.
Certains voudraient nous faire croire le contraire. Ils nous touchent où ils savent nous faire mal, mais aujourd'hui et à mon âge, s'il reste encore une chose à laquelle je veuille croire, c'est que l'intelligence aura toujours le dernier mot, quelque en soit le prix à payer. Une richesse inconnue de tous les terroristes imbéciles. Charlie Hebdo n'est pas mort, il bande encore !