Agathe est au collège, l'âge où on commence à s'intéresser aux garçons, où on veut les dernières chaussures à la mode, l'heure des premières fêtes, des premières rencontres amoureuses et des premières vraies amitiés, de celles qui vont rester et vous accompagner toute la vie. Agathe a un grand frère, Simon, évidemment lui c'est LE beau gosse du collège. Agathe, elle, se perçoit comme étant fade, quelconque, un peu insignifiante à côté de son frère et des autres collégiennes. C'est bien l'âge où on fait connaissance avec soi, où on a du mal à se situer par rapport aux autres. Un matin, un nouveau arrive dans la classe, beau garçon, américain, et il s'intéresse à Agathe...d'une certaine manière. Là commence l'histoire. Dit comme cela, on anticipe une petite histoire d'amour dans un lycée, oui et non, car l'auteure mêle d'autres profondeurs à ce roman qui en font bien plus qu'un simple roman ado, bien plus qu'une jeune fille qui se pose des questions sur l'amour, cela va vraiment beaucoup plus loin.
Je ne veux en révéler trop car j'ai vraiment aimé être surprise tout au long du roman. Bien-sûr le titre le dit, c'est un roman sur la différence, l'acceptation de la différence dans notre société, chez les ados et chez les adultes. Si j'ai rapidement anticipé la différence du-dit garçon, j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteure l'a abordée en mettant également en avant comment au sein d'une famille, la différence peut être cachée. La grande force réside dans l'approche que Maryvonne Rippert a eue dans ce roman, en mêlant à cette "première" histoire d'autres différences et en croisant l'Histoire, avec un grand "H". C'est là toute la surprise et toute la profondeur de ce roman qu'on ne lâche plus une fois débuté. J'ai complètement oublié qu'il s'adressait aux ados, que c'était une jeune fille qui en était l'héroïne car ce pourrait être une adulte tant les réflexions sont profondes, tant ce livre met l'entraide, l'amour, l'amitié au dessus de tous les sentiments et préoccupations sociétales. Je suis admirative de voir la qualité des romans jeunesse, je suis fière d'être dans ce pays où on peut écrire, éditer et lire de tels romans. Je salue l'auteure pour avoir terriblement bien mêlée toutes les différences, pour prôner le respect, la tolérance. Ils en ont de la chance nos jeunes lecteurs, nous en avons aussi de pouvoir lire et réfléchir à de tels écrits. J'ai eu les larmes aux yeux, j'ai eu honte aussi de certains comportements humains, de cette barbarie qui a existé dans notre Histoire. Merci Maryvonne Rippert, votre texte est terriblement actuel et j'espère qu'il aidera notre société à vivre mieux ensemble. Un gros coup de coeur pour la couverture qu'on regarde différemment une fois le livre refermé...
La très belle chronique de Stéphie sur ce livre. Merci encore ma belle de me faire découvrir de si magnifiques textes.