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Critique Ciné : I Origins, sous les yeux

Publié le 06 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

I Origins // De Mike Cahill. Avec Michael Pitt, Brit Marling et Astrid Berges-Frisbey.


Avec I Origins, Mike Cahill tend à prouver une fois de plus qu’il est obsédé par le clonage. Dans sa façon d’explorer une thématique aussi classique et facile que le clonage, il nous offre comme avec Another Earth un récit initiatique qui prend forcément le chemin inverse de ce qu’il aurait pu prendre si le film avait voulu suivre tous les codes à la lettre. Il retrouve par ailleurs Brit Marling, qui était déjà héroïne de son premier film. On garde donc encore une fois la même poésie qui avait déjà fait le succès du premier film de Mike Cahill, tout cela couplé à une sorte de film de recherche aussi enivrant qu’étrange. Car après tout, I Origins n’est pas vraiment le genre de film que l’on a pour habitude de voir. C’est même très différent de ce que j’ai l’impression de voir assez souvent au cinéma. Il y a une vraie fable derrière, celle de l’amour qui peut nous pousser au delà de nos limites ou encore des questions sur les origines de l’Homme qui sont posées avec beaucoup de doigté. Car derrière cette poésie se cache tout de même un homme, Mike Cahill, qui tente de nous transporter dans son propre univers. Je me demande même si au fond I Origins n’est pas une fausse suite de Another Earth alors qu’il y a des similitudes.

Sur le point de faire une découverte scientifique, un médecin part en Inde à la recherche d'une jeune fille qui pourrait confirmer ou infirmer sa théorie. Le film retrace le voyage incroyable qui va relier des individus totalement différents, et prouver que la science et les sentiments ne sont pas deux univers séparés...

Il ne faudrait cependant pas que Mike Cahill tombe dans la copie encore et encore lors de ses prochains films mais I Origins a surtout l’avantage par rapport à son précédent film de nous proposer quelque chose de différent, un point de vue beaucoup plus original. Cela me fait penser à d’autres récits poétiques de science fiction que l’on a pu avoir cette année comme par exemple Under the Skin. Ce dernier, bien plus sombre, était beaucoup plus fascinant que I Origins, mais pour des raisons complètement différente. C’est aussi un film qui ne cherche pas vraiment à se donner une étiquette propre alors que l’on oscille entre plein de sentiments à la fois au milieu de dialogues qui ont du charme et d’une image qui scintille suffisamment pour nous en mettre plein les mirettes. Je crois que c’est après tout le but de ce film que de nous en mettre plein la vue alors que l’on nous parler des yeux et de la façon dont ces deux sont confrontés au monde, évoluent entre les espèces, etc. Il y a des choses très scientifiques dans ce film qui tentent de soutenir le propos mais je ne pense pas que cela soit ce qu’il y a de plus important.

Le plus important nous le vivons au travers du personnage de Michael Pitt et de sa quête pour retrouver le personnage incarné par Brit Marling. Il y a des moments peut-être un peu confus, d’autres avec quelques longueurs, et le film est moins réussi que le précédent film de Mike Cahill mais cela n’en fait pas pour autant un mauvais film. Bien au contraire, il y a derrière tout ça un film audacieux qui prend le spectateur de court assez souvent afin de nous surprendre non pas par des twists abracadabrantesques mais par des séquences ailées et des moments où l’on a l’impression que l’on peut tout simplement se laisser transporter par le récit. Car c’est clairement le but que ce dernier tente d’établir, un lien avec le spectateur afin de ne pas avoir envie qu’il lâche une histoire qui finalement ne tient pas sur grand chose à la base. Le développement sous jacent est forcément ce qu’il y a de plus intéressant. Forcément, pour apprécier I Origins il ne faut pas être hermétique aux sentiments qu’il nous propose sinon on ne pourra alors pas du tout l’apprécier comme il se doit d’être apprécié, comme un film fragile sur les bords mais toujours plein d’idées qui s’entrecroisent.  

Note : 7/10. En bref, un récit touchant sur fond de fable de science fiction.

Date de sortie : 24 septembre 2014


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