Broadchurch // Saison 2. Episode 1. Episode One.
Beaucoup de séries du genre de Broadchurch tombent dans le piège de la saison 2 avec un nouveau meurtre et une nouvelle affaire à traiter pour le duo d’acteurs principaux. Sauf que Broadchurch ne tombe pas dans ce piège justement et nous offre une vision différente de la ville de Broadchurch tout en créant de nouvelles intrigues tout à fait originales. En effet, l’un des grands atouts de ce premier épisode c’est de faire état d’une ville qui a perdu ses repères, qui a perdu son âme et qui ne cherche même pas à la retrouver. La mort du petit Danny a forcément choqué tout le monde et encore plus quand il s’agit de Joe Miller, le mari de l’inspectrice chargée de l’enquête qui est responsable de cette horreur. Ce premier épisode fonctionne en grande partie là dessus, sur la vision globale de cette ville qui n’est plus ce qu’elle était. Elle était endeuillée, sous le choc, l’an dernier, et maintenant elle est perdue et semble perdue à jamais. Car la mort d’un enfant fait forcément beaucoup de mal à la fois à une ville mais surtout à ses habitants. C’est quelque chose de terrible que Broadchurch exploite toujours avec malice créant à nouveau des faces à faces et des dialogues savoureux comme ils se doivent d’être, tout simplement.
Enorme succès lors de sa première saison, Broadchurch se devait de se renouveler et de faire attention à apporter de la fraîcheur à ce qu’elle a déjà fait dans la saison 1. Il ne fallait pas que cela devienne prévisible et ce n’est pas le cas. L’épisode passe donc énormément de temps sur certains éléments importants comme la façon dont Ellie tente de gérer le fait que son mari est le tueur du petit Danny mais également qu’il s’agit purement et simplement d’un pédophile. Cela ne doit pas être facile d’apprendre que son mari est un tueur mais un pédophile par dessus le marché, alors c’est encore plus horrible. On suit également la façon dont Mark et Beth tentent encore de vivre au milieu du deuil qu’ils ne parviennent toujours pas à faire. Mark de son côté tente de s’échapper de chez lui, de s’amuser tout simplement pendant que l’on vit quelque chose de légèrement différent du côté de Beth qui est toujours aussi perdue. Ils attendent pourtant un nouvel enfant et devraient donc avoir de quoi être bien plus heureux que l’on ne pourrait le penser mais rien n’y fait, ils sont malheureux et rien ne semble pouvoir le changer, même l’idée qu’ils puissent à nouveau donner la vie.
Mais l’intérêt de cette saison 2 c’est aussi le procès de Joe Miller que l’on va suivre donc au fil des épisodes. J’ai hâte de voir comment Broadchurch va justement se transformer en série juridico-policière car c’est une façon de voir les choses bien différemment de ce que l’on pouvait attendre de la part d’une série comme celle-ci. Joe décide de plaider non coupable, créant à nouveau un sentiment de trahison chez Beth. Cette dernière a énormément de mal à gérer ce qui se passe et on peut la comprendre. Il faut dire qu’en plus de ça elle est enceinte. J’imagine déjà qu’elle va accoucher au moment où la décision sera prise quant au jugement de Joe mais cela semble être un peu trop rapide pour un procès à mon goût si c’est le cas. Quoi qu’il en soit, cet épisode créé aussi de nouvelles perspectives. Notamment du point de vue de Paul Coates et de sa relation avec Becca. Je dois avouer que ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus dans cette saison 2 mais étant donné que Becca a des liens avec Mark Latimer, forcément cela pourrait devenir un peu plus intéressant par la suite. Il en va de même de Marianne Jean-Baptiste qui débarque parmi les nombreux nouveaux membres du casting.
Je trouve que cette dernière s’introduit bien dans l’univers alors qu’elle incarne l’avocate de Joe. J’imagine déjà qu’elle va se retrouver face à Charlotte Rampling (Dexter) qui apporte un peu de nouveauté sans pour autant complètement changer la série. Au départ, Broadchurch était prévue pour 8 épisodes et rien de plus. Chris Chibnall, le scénariste de la série l’a admis. Sauf que l’opportunité de faire une seconde saison s’est présentée et plutôt que de nous jouer la même sérénade, il a voulu nous faire une proposition complètement différente. J’imagine en plus de ça que l’on va permettre à Hardy de prendre une place un peu plus important d’un point de vue personnel alors que le cliffangher le touche avec l’arrivée de James d’Arcy qui incarne Lee Ashworth, le suspect principal dans l’affaire Sandbrook.
Note : 9/10. En bref, un retour brillamment réussi alors que Broadchurch a su se renouveler.