Certains d'entre vous connaissent peut-être Gaston Bachelard, un philosophe des sciences et de la poésie. Et c'est en tombant sur sa bio ce week end, que je tenais à vous faire partager un de ses concetps. Dans un de ses derniers ouvrages, en 1958 : "La poétique de l'espace", il ne regarde pas l'architecture en tant que telle, mais comment le fait de la présence humaine affecte et façonne les espaces...
Ce type d'expérience mène ainsi aux "chemins du désir", qui en language d'architecte des espaces, veut décrire un chemin qui n'est pas le fruit de l'urbaniste, mais plutôt tracé naturellement par les usagers comme le chemin le plus court entre 2 points, et qui outrepasse la vision initiale de l'urbaniste. La nature est ainsi faite pour trouver par une sorte d'évolution naturelle le chemin le plus simple pour aller à son but.
Le plus marrant dans cette thématique, c'est l'interprétation physique de quelque chose de difficilement palpable : le désir. L'homme qui construit choisit un chemin sur lequel il veut faire marcher les hommes, mais ceux qui marchent décident de prendre un autre chemin quitte à ce que celui-ci soit juste à côté. En d'autre termes, on nous donne du béton, mais on préfère un petit sentier de terre et d'herbe, ce dernier étant juste créé par l'expérience d'un espace. C'est ainsi que l'on tombe sur "la poétique de l'espace" directement sortie de la confrontation entre nos imaginations et l'aménagement de l'espace.
Le plus marrant, c'est qu'avant de connaître ce concept, il était comme voilé à mes yeux. Maintenant que j'en ai eu vent, je commence à regarder différemment les espaces, et à voir partout ces chemins. Vous aussi, si ça vous fait percuter, vous verrez que la prochaine fois, vous vous direz "Ah oui, c'est là ou certains ont commencé à suivre leur désir" :-)
Et pour agrémenter le tout, vous trouverez même un groupe dédié sur FlickR.