Digne d'un film de science fiction, cet événement s'est réellement produit. 2 artistes suisses exposent en ce moment à Zurich, un condensé des internets, dans sa forme la plus noire et spectaculaire qu'elle puisse exister : le DEEP WEB. The DarkNet : From memes to OnionLand - ainsi est titrée de cette exposition très originale - revient sur plusieurs moments forts des internets, en accentuant bien sur le côté trash et insondable du Deep Web pour les novices.
Bien que le côté " art contemporain " soit clairement mis en avant - comprenez-y que le premier quidam venu n'y verra pas tout de suite où se situe l'art dans l'oeuvre -, cette exposition met le point sur l'invention d'un robot, appelé le " Random DarkNet Shopper " capable de s'acheter tout et n'importe quoi - surtout n'importe quoi - dans ce Deep Web, avec comme limite un budget de 100 $ de Bitcoins (la monnaie virtuelle qui a court principalement dans ce réseau) par semaine.
Ainsi, l'exposition dévoile les achats - au hasard - de ce robot : Jean Diesel, casquette de baseball, caméra cachée ... et 10 pilules d'Extasy cachées dans un boitier de DVD. Alors, dans ce cas, qui en est responsable ? Le robot ou les propriétaires du robot ?
Bien entendu, dans le cadre où les artistes peuvent prouver que le programme ne ciblait pas spécifiquement la drogue ou du matériel illicite dans un premier temps, et dans un deuxième temps, que le robot n'a aucune conscience de ce qu'il peut faire - des achats aléatoires sans volonté propre -, il va être difficile de condamner l'une ou l'autre des parties.
Pour le journal The Guardian, cet événement est un " dilemme philosophique lancé par l'émergence des marchés du dark net, de l'anonymat sur Internet, et des Bitcoins " : en effet, comment condamner une personne physique si un programme tiers achète au hasard de la drogue sur Internet à son compte ? Et comment faire pour empêcher les petits malins qui y verraient une quelconque façon de se procurer en drogue ?
En France c'est simple : le responsable, c'est le propriétaire de la ligne internet. Peut-importe ce qu'il s'y passe. Donc, Hadopi a déjà la solution.
Source : Slate.fr
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