Quatrième de couverture :
« »J’ai la mémoire de toutes mes photos, elles forment le tissu de ma vie et parfois, bien sûr, elles se font des signes par-delà les années. Elles se répondent, elles conversent, elles tissent des secrets. »
A partir d’une cinquantaine de photos, Willy Ronis dessine son autoportrait. On le suit dans ses voyages, ses virées dans les rues de Paris et sur les bords de la Marne, ses reportages aussi. Une photo, c’est un moment pris sur le vif, mais c’est aussi l’histoire d’un jour. Ce jour-là : un autoportrait à la manière d’un « Je me souviens ». C’est avec émotion que ce livre feuillette à la fois son être le plus intime, son talent de photographe et son talent de conteur.
J’avais déjà lu quelques extraits de ce livre, je m’en suis notamment servie en classe pour travailler le thème du souvenir et de la mémoire. Cette fois je me suis décidée à tout lire d’une traite et cela m’a apporté un bien bel éclairage, une (re)découverte du travail de Willy Ronis.
Au cours de sa longue vie (1910-2009), le photographe a traversé le 20e siècle et a rendu compte de la petite et de la grande histoire, de la vie française sous toutes ses facettes avec ses images, ses photos « humanistes ». J’ai été touchée en particulier par les photos de l’après-guerre (la photo du retour des prisonniers Gare de l’Est), dans une France qui accueille la Libération dans les guinguettes, à Paris devant les vitrines des magasins ou aux Puces, pour ne citer que ces exemples. On sent chez Ronis un attrait pour les petites gens, les milieux populaires, le goût de la simplicité.
Simplicité, je trouve que c’est vraiment le maître mot de ce livre : la simplicité avec laquelle Willy Ronis nous raconte l’histoire de chaque photo, la simplicité apparente de son travail (juste être là, regarder, attendre le moment idéal pour la meilleure photo possible, savoir s’arrêter pour saisir l’instantané unique), la simplicité aussi avec laquelle il nous fait partager l’intimité de son travail de créateur, de sa vie de couple, de famille, et ô combien émouvante était l’histoire de la photo sur sa femme, Marie-Anne, atteinte de la maladie d’Alzheimer.
J’ai employé le mot de simplicité et j’y ajouterai la dignité, dans le sens de l’éminent respect de l’artiste envers ses sujets, sa bienveillance naturelle, qui transparaît naturellement de ses photos en noir et blanc.
Ce jour-là est un livre vraiment plaisant à lire, pour ces qualités artistiques, ces valeurs humaines que j’ai tenté de vous présenter. L’auteur ne manque pas d’un petit grain de fantaisie qui rend la lecture encore plus agréable !
Willy RONIS, Ce jour-là, Mercure de France, 2006 et Folio, 2008
Projet Non-Fiction avec Marilyne
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