Le 6 janvier 2015
Synopsis :
Pour son vingtième roman, Maxime Chattam s’amuse à dresser le portrait d’une petite ville du Midwest américain des années 60 jusqu’au début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon Petersen, un pervers psychopathe, de son enfance jusqu’au point culminant de sa sinistre carrière criminelle. Un roman noir à l’écriture et à l’atmosphère uniques dans la carrière de l’auteur, où tout converge vers un final aussi étonnant qu’imprévisible.
Que ta volonté soit faite est non seulement un voyage à Carson Mills, mais aussi dans ce qui constitue l’essence même du roman policier, la vérité et le crime. On songe bien sûr à Stephen King (une bourgade à la Norman Rockwell où tout le monde connait tout le monde, un vieux shérif obstiné, le poids de la religion, les secrets de famille…) et parfois aussi à Jim Thompson.
- 368 pages -
Les premières lignes :
C’était un de ces matins lents, lorsque l’aube grise et humide s’étire sans fin, rampe avec difficulté vers les nuages bas, comme si elle rechignait à éclairer une journée de plus sur la terre des hommes. Riley Ingmar Petersen bondissait entre les nids de boue, au milieu des herbes et des bruyères fanées, pour suive la démarche coulante des longues jambes de son père, Jon, qui filait avec sa masse posée sur l’épaule.
Mon avis :
Que l’année 2015 commence bien ! Première lecture et premier coup de cœur ! Il faut dire qu’avec un Maxime Chattam, je ne prenais pas grand risque, puisque c’est mon auteur préféré.
Mais en même temps, ce dernier Chattam est différent, il nous avait prévenu, plus qu’un polar ou un thriller, il s’agit plutôt ici d’un roman d’atmosphère. On y retrouve malgré tout, le « Mal » avec un grand M, tellement cher à M. Chattam, donc je pense que les fans y trouveront leur compte.
Point de grand suspense ici, mais tout de même des scènes assez glauques. Tout est dans l’ambiance, et l’écriture, mais surtout dans un personnage. Mais quel Personnage ! Jon Petersen, une véritable horreur que cet homme, qui n’a pas grand chose d’humain, mis à part l’apparence peut-être.
Avec Que ta volonté soit faite, nous plongeons dans une petite bourgade Américaine. L’histoire s’étale des années soixante aux années quatre-vingt. Bienvenue à Carson Mils. J’ai adoré l’ambiance de cette petite ville qui est très bien décrite dans ce roman. Un endroit ou il ferait peut-être bon vivre, s’il n’y avait pas la famille Petersen, et en particulier Jon.
Dès le premier chapitre nous faisons connaissance avec l’affreux personnage, et nous comprenons de suite à qui nous avons à faire. Un être dénué de sentiment humain, n’ayant aucune compassion, et surtout se délectant de la souffrance d’autrui, même de ses proches. Mais ce n’est que le début.
En fait, ce premier chapitre, nous montre le Jon, trentenaire. Mais après quelques explications d’un mystérieux narrateur, nous replongeons dans le passé, au moment de la naissance de Jon, et nous allons alors suivre son parcours depuis sa plus tendre enfance.
Dès son enfance, Jon est un solitaire, il ne comprend pas les autres qui le lui rendent bien. Mais surtout, il sent en lui des pulsions de violence, voir des pulsions sanguinaires qu’il a de plus en plus de mal à contrôler. Il trouvera alors le moyen de les assouvir, discrètement, je ne vous dis pas comment, pour ne pas gâcher votre lecture. Mais à douze ans, déjà, lors d’une bagarre avec un camarade, Jon ira beaucoup trop loin, pourtant, il s’en sortira avec une simple mise en garde.
Nous allons voir grandir Jon, il va quitter l’enfance, passer par l’adolescence, devenir un homme, se marier et devenir un père. Il a presque une vie qu’on pourrait qualifier d’ordinaire quand j’y pense, mais tout cela est une façade. Derrière le chemin classique de n’importe quel être humain, Jon cache une face sombre, ses actes deviendront de plus en plus glauques, violents.
Autre point fort de ce roman, la présence d’un narrateur mystérieux. Il intervient de temps en temps dans notre lecture, pour nous éclairer sur certains points. On aurait pu croire que c’était Maxime Chattam qui intervenait, mais dès le départ, il est très clair, il ne s’agit pas de lui. Alors pendant ma lecture, je me suis demandais plusieurs fois de qui il pouvait s’agir, puis tout s’éclaire à la fin, et je suis ravie de cette idée, qui m’a complètement convaincue.
L’écriture de Maxime Chattam est toujours aussi efficace et précise. Je suis toujours autant fan.
D’après ce que j’ai pu lire à gauche à droite, ce roman a tout de l’ambiance d’un roman de Stephen King, auteur que je dois encore découvrir, mais si c’est le cas, nul doute que j’apprécierais vraiment.
Avec Que ta volonté soit faite, nous assistons ni plus ni moins qu’à la naissance d’un psychopathe en puissance. Un homme qui manipule autrui, qui profite de la faiblesse des autres. Ce roman à l’atmosphère plus intimiste reprend le thème cher à l’Auteur, à savoir Le Mal, qu’on a l’habitude de découvrir dans ses thrillers. Si l’absence de suspense dérangera peut-être certains lecteurs, pour moi ce fut un régal.
Coup de cœur !!!
Voici les avis aussi enthousiasmes que le mien de mes copines blogueuses : Stéphanie, Cajou, Léa et Vivi.
Ce roman est disponible depuis janvier 2015 aux Editions Albin Michel.