Magazine Culture
Le livre :
Monsieur mon amour d'Alexandra De Broca aux éditions Albin Michel, 233 pages, 18 € 00.
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec Gilles Paris.
Lecture que j'ai choisi dans leur catalogue parce que le XVIII ème siècle est sans doute l'une de mes périodes favorites.
Le pitch :
Princesse vertueuse totalement dévouée à Marie-Antoinette ou conspiratrice et séductrice aux moeurs dépravées ? Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, fut en son temps l'objet des plus folles rumeurs. Au fil d'une bouleversante correspondance imaginaire, Alexandra de Broca, l'auteur de La Princesse effacée, se glisse dans la peau de cette jeune aristocrate turinoise, veuve à dix-neuf ans du descendant d'un bâtard de Louis XIV, qui lui aura fait subir les pires affronts.
Comme tant d'autres victimes expiatoires du régime de la Terreur, cette femme fragile, attachée à la famille royale au point de reprendre ses fonctions après la fuite du roi, connaîtra une fin atroce. Du fond de la geôle parisienne où elle attend son jugement, Marie-Thérèse écrit chaque jour à Philippe d'Orléans, député et proche de Robespierre. Comme la vertu s'adresse au vice, elle commence ses lettres par «Monsieur mon Amour»...
Ce que j'en pense :
Ouvrage écrit par une historienne de formation tout comme moi. J'avoue qu'il est agréable de pouvoir compter sur le sérieux de son cursus universitaire, sa plume qui allie modernité et tradition ainsi que sur sa finesse d'analyse.
J'ai lu ce livre avec attention et je ne suis pas restée de marbre. Beaucoup de récits portent sur cette période à la fois riche et troublée de notre histoire nationale, mais peu laissent autant de place à une réflexion sur le sens de la vie, de la justice, de la destinée, du devoir de chacun, sur l'Histoire.
Alors oui, les lettres que nous lisons sont fictives, mais elles auraient pu exister. Je dis cela dans le sens où d'un point de vue historique, elles ne contredisent aucun fait. L'imagination de l'auteur édulcore la vérité sans la contrefaire. Bravo. Elle s'en explique aussi à la fin de ce roman et replace chaque personnage dans sa destinée historique. La réalité reprend ses droits.
Après, je sais bien que "le cœur a ses raisons que la raison n'a pas", mais je m'étonne que la princesse de Lamballe ait pu avoir des inclinaisons envers Philipe d'Orléans. Tout les oppose, mais il est vrai aussi que "les contraires s'attirent". Cette opposition est parfaite néanmoins pour les messages que souhaitait sans doute faire passer l'auteur. Les contrastes n'en sont que plus violents.
Un livre que je recommande aux férus de cette période révolutionnaire, violente, mais passionnée. Je n'oublie pas les curieux et autres amateurs de réflexion éternelle sur des questions intemporelles. Cette lecture devrait les réjouir.
Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20