Aujourd’hui, c’est journée petit plaisir coupable. Je vais en effet chroniquer un des derniers méfaits d’Uwe Boll, connu par les joueurs pour massacrer joyeusement et régulièrement des licences de jeux vidéo en les adaptant en film. Le bonhomme a quand même quelques réussites modestes à son palmarès dont le très con/bon House of the Dead et parait-il, mais je n’ai pas encore vérifié, l’adaptation de Postal. Aujourd’hui c’est du lourd, puisque c’est de l’adaptation de Dungeon Siege, un jeu chiant de Chris Taylor, papa de Total Annihilation et Supreme Commander qu’il s’agit.
In The Name of the King – Uwe est de retour
Farmer, un gentil fermier adepte du boomerang et de la castagne vole au secours de sa femme, fraichement enlevée par les Krugs, créatures à la solde du vil magicien Gallian. Aidé dans son périple par quelques aventuriers, il va essayer de déjouer un complot maléfique mené contre son roi. Et même qu’à la fin Obiwan meurt.
Ce qui est fort chez Boll, c’est sa faculté à nanardiser tout ce qu’il touche. A ce point ca frôle même le sublime. Et pourtant le monsieur sait faire preuve d’un système de la débrouillardise assez hallucinant. A commencer par le casting. Dungeon Siege, malgré son budget très modeste et son statut d’adaptation de jeu vidéo se paye un casting trois étoiles de série B. Jugez plutôt.
Jason Statham (le Transporteur) joue le héros fade, accompagné de Ron Perlman (Hellboy) et de Kristina Loken (Terminator 3). Ils recherchent Claire Forlani (Rencontre avec Joe Black) enlevée par le sinistre Ray Liotta (Les Affranchis) complotant contre le roi Burt Reynolds (Deliverance) avec l’aide de son neveu Matthew Lillard (Scream) amoureux de la princesse Leelee Sobieski (Deep Impact). Heureusement le gentil magicien John Rhys-Davies (Indiana Jones) va les aider…
Bref énorme casting à la solde d’un script tout pourri. En même temps vu le jeu de base il aurait été difficile d’accoucher d’un chef –d’œuvre. Du coup il est amusant de constater d’un côté les acteurs qui ont l’air de se foutre totalement de ce qu’ils jouent (Liotta, Perlman, Reynolds, Forlani) et de l’autre ceux jouent à fond (Statham, Lillard, Rhys-Davies, Sobieski). Le décalage résultant rajoute encore une couche de nanardise et donc d’intérêt au film…
Et pourtant Uwe fait des progrès, et arrive même à signer quelques plans franchement jolis. Mais son script est si chiant que le film perd vite tout son intérêt. Sans compter les idées vraiment nazes. Ne serait-ce qu’appeler son héros fermier… Farmer. Heureusement qu’il n’avait pas désanuseur de porc comme profession… on aurait bien rigolé… Ensuite, ayant claqué tout son budget dans son casting, le pauvre Uwe n’a pu fabriquer que quelques costumes de monstres. Il se trouve donc toujours à jouer sur un montage idiot pour faire croire à une horde d’ennemis déferlant… alors qu’il ne possède que trois figurants dans des costumes. Je ne vous raconte pas la tronche des combats…
Le script est tellement bassement prévisible qu’on s’ennuie ferme. Aucune originalité. Aucune idée venant relever le niveau général. C’est presque à croire que Uwe a oublié le côté fun de ses réalisations précédentes qui étaient pourtant beaucoup moins pétées de thunes. Là, on voit bien les efforts faits, mais alors qu’est-ce qu’on peut s’ennuyer… J’ai même décroché à la fin du film, en écrivant des mails en même temps, tellement l’intérêt est proche du néant. Et c’est un fan d’héroic fantasy qui vous dit ca… Qu’une chose à dire : vivement le prochain film d’Uwe ! J’ai hâte. Et au-delà de Postal (qui est sorti aux USA, mais pas encore vu), c’est surtout Far Cry qui attire mon attention. Comment ne pas être excité à l’idée d’un film sensé se dérouler dans la jungle tropicale, finalement tourné dans les forêts du Canada… Uwe est trop fort !