Télévision ou jeux vidéo sur tablette, les différents usages des petits écrans ont-ils différents effets sur l’adiposité ? Cette étude de l’Université de Californie qui a regardé l’association entre la durée totale de ces différentes formes de temps d’écran avec le changement de l’IMC chez l’Enfant, identifie un effet délétère légèrement supérieur des tablettes par rapport à la télévision. Des conclusions à paraître dans la revue Pediatrics.
C’est l’analyse de données de 2.048 enfants, âgés de 2 à 12 ans, participant à l’étude Massachusetts Childhood Obesity Research Demonstration Study suivis de 2012 à 2013. L’étude MA-CORD a pour objectif de déterminer l’ensemble des interventions permettant de prévenir et réduire l’obésité infantile dans les populations à faible revenu. Cette cohorte évalue différentes interventions portant sur l’alimentation, l’exercice physique vs sédentarité, à partir des données d’IMC, les habitudes de mode de vie, le recours et le niveau de satisfaction avec les services de santé…
L’analyse conclut que les enfants qui ont accès à des tablettes ou des smartphones dans leurs chambres ont une durée moindre de sommeil que les enfants qui ne peuvent garder ces dispositifs à portée de main. Ces écrans mobiles apparaissent ici plus néfastes sur la privation de sommeil que la télévision, en raison de leur mobilité : Ainsi, l’accès libre aux smartphones et tablettes entraîne une réduction de 21 minutes de sommeil par nuit alors que la télévision, même dans la chambre de l’enfant n’entraîne » que » 18 minutes de sommeil en moins, vs l’absence totale d’écran dans la chambre de l’enfant.
Attention à l’accès à l’écran sans restriction dans les chambres d’enfants : Jennifer Falbe de l’Université de Californie et de la Berkeley School of Public Health met à nouveau en garde les parents contre cet accès libre aux écrans dans les chambres d’enfants. Une précédente étude, menée par son équipe avait déjà démontré que chez les filles comme chez les garçons, chaque heure supplémentaire de télévision par jour était associée à une augmentation de 0,09 de l’IMC et que chaque heure de temps d’écran total était associée à une augmentation de 0,07 de l’IMC chez les filles et de 0,05 chez les garçons. Enfin, ces changements dans l’IMC apparaissaient déjà plus importants chez les enfants déjà en surpoids.
Le triple effet » temps d’écran » : Des données, prises ensemble qui soulignent à nouveau le triple effet » temps d’écran « , publicité, distraction durant l’alimentation, et sédentarité, que ce soit via la télévision, qui reste la principale source de publicité alimentaire mais aussi via les vidéos sur tablettes qui sont également supports de placements de produits alimentaires.
L’effet portabilité des nouveaux dispositifs qui accroît encore l’effet privation de sommeil, combiné à l’évolution des usages, doit donc être pris en compte dans les actions de prévention.
Sources:
Pediatrics (In press) et Bloomberg
Pediatrics December 1, 2013 doi: 10.1542/peds.2013-0887 Adiposity and Different Types of Screen Time
Childhood obesity (Print) 12/2014; DOI: 10.1089/chi.2014.0031 Design of the Massachusetts Childhood Obesity Research Demonstration (MA-CORD) Study (Visuel@© operafotografica – Fotolia.com)