Dès 2007, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé le travail de nuit comme facteur cancérogène probable en raison de la perturbation du rythme circadien. Le travail posté ou de nuit a déjà été associé à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire et de cancer par de nombreuses études. Le rôle clé de l’horloge biologique dans la santé cardio-vasculaire et l’activité anti-tumorale n’est plus à démontrer.
Cette équipe internationale a étudié les liens possibles entre travail de nuit par quarts et la mortalité toutes causes confondues, par maladie cardiovasculaire et par cancer à partir des données de 74.862 infirmières participant à la cohorte Nurses’ Health Study (NHS) suivies durant 22 ans.
L’analyse constate que,
· le travail posté de nuit, pratiqué sur une durée de 5 ans et plus ans est associé à une augmentation de la mortalité, toutes causes confondues et de la mortalité cardiovasculaire,
· les femmes qui ont occupé un travail posté durant 6 à 15 ans, ont un risque de décès, toutes causes confondues accru de 11% et de 19% lié à un événement cardiaque,
· au-delà de 15 années de travail posté, ce risque de décès cardiaque est accru de 23%, et s’ajoute un risque de décès par cancer du poumon, accru de 25%.
Une validation de l’association : Cette étude, l’une des plus grandes études de cohortes prospectives dans le monde, compte-tenu de sa durée de suivi et de son large échantillon de participantes travaillant de nuit, valide sur un plan méthodologique cette association entre des horaires de travail décalés et le risque de décès prématuré.
Source: American Journal of Preventive Medicine March 2015 DOI: org/10.1016/j.amepre.2014.10.018 Total and Cause-Specific Mortality of U.S. Nurses Working Rotating Night Shifts (Visuel Vanderbilt)
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