05 janvier 2015
J'en ai parlé dimanche d'avant (vous savez cette époque si lointaine, lorsqu'on était encore dans une certaine année dite 2014) lors d'un billet concours pour vous faire gagner des places : HARD DAY, que j'ai vu en avant première avant sa sortie en salles demain, pour la toute première semaine cinéma de l'année, est un film coréen assez incroyable mêlant suspense, action et humour qui tient le spectateur en haleine du début à la fin.
Avant d'avoir la chance de le voir, j'avais entendu parler de ce Hard Day, lors de sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs au dernier festival de Cannes tant ce polar coréen qui mélange de façon réussie thriller plein de suspense et comique burlesque avait apporté un vrai vent de fraicheur sur la croisette.
Le film raconte l'histoire du commissaire Ko Gun-su, un policier visé par une enquête de corruption, qui renverse un homme alors qu'il est en route pour assister aux funérailles de sa mère. Pour se couvrir il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l'affaire est découverte, on nomme son partenaire pour mener l'enquête. Alors que Ko Gun-su pense pouvoir échapper à l'enquête, il est rattrapé par l'unique témoin de l'accident qui l'appelle pour le faire chanter.Bref, on pourrait penser, au vu de ce résumé, avoir à faire à un polar classique au sens noble du terme. Or, ce qui fait la particularité de ce "Hard Day", c'est que cette intrigue policière est agrémentée d'énormément de touches d'humour noir, et même une pincée de burlesque particulièrement bienvenue.
On est un peu dans un film à la "After Hours" (qui est un peu le film référence qu'on cite dès qu'un type accumule les malheurs et les situations les plus ubuesques les uns à la suite des autres), mais un
After Hours à la sauce coréenne et policière :à chaque fois que l'on pense que notre héros est tiré d’affaire, une nouvelle tuile lui tombe sur la tête, et cette accumulation donne lieu à de scènes savoureuses, même dans des situations les plus tragiques que lors de l'enterrement de sa mère.
L'humour n'est pas que burlesque et visuel, car il comporte aussi une dimension satirique, avec un visage de la police corréenne particulièrement corrompue et incompétente. Kim Seong-Hun ne va pas avec le dos de la cuiller (de la baguette?) sur l’incurie de la police et du poids d’une raison d’État, obstacle à la justice, et cette vision est particulièrement savoureuse à regarder pour le spectateur.
Souvent, lorsque un thriller choisit d’y incorporer une grosse dose d’humour et de burlesque, il est difficile de trouver un équilibre entre l'aspect humoristique du film et l'aspect policier : soit le film est plus drôle qu'haletant, soit le contraire, mais c'est rarement les deux. Hard Day ne déroge pas toujours à cette régle avec deux ou trois aspects comiques qui désamorcent un peu trop le suspens, mais en règle générale, grace à quelques séquences dans lesquelles tension et surprise prennent le pas sur tout le reste, le réalisateur sait parfaitement allier ces deux composantes, au moins jusqu'au deux tiers du film.
En effet, sur la dernière demi-heure de son film, Kim Seong-Hun met un peu de coté la partie comédie de son film pour intensifier son jeu de chasse à la souris entre notre héros malheureux et l'homme qui le fait chanter, mais ce virage ne déstabilise pas le spectateur tant la mise en scène est maitrisée et effrénée juste ce qu'il faut, et cette dimension rend le propos plus nuancé que si Kim Seong-Hun en était resté au simple mode satirique.
A la fois ludique et prenant, ce "Hard Day" est donc incontestablement la première bonne surprise cinéma de cette année 2015, en espérant, pour tous les cinéphiles, qu'il y en ait un paquet d'autres de la même trempe, que j'ai la chance et le temps de les voir ou non !!
A HARD DAY Bande Annonce (2014)