Ervin Gori donne des hectares de terres aux paysans contre leur stérilisation

Depuis 2002, l'entrepreneur Ervin Gori a donné de l'argent et de la terre aux hommes et aux femmes de " El Pantano " à Córdoba (Colombie) s'ils subissaient des stérilisations . Gori a cherché des familles vivant dans la pauvreté, et souhaitait leur faire " passer le fossé de la pauvreté à une vie de bien-être. " Pour l'entrepreneur, les pauvres de Colombie " se reproduisent de façon incontrôlée. "

Dans un entretien avec la revue Caracol, il a déclaré que le pays " est surpeuplé et que les gens ne devraient pas avoir d'enfants, s'ils ne peuvent les nourrir, les vêtir et bien les éduquer. Les gens n'ont pas le contrôle de cela et c'est assez irresponsable, en particulier pour les plus pauvres " .Tout a commencé en 2002 quand près de 100 hommes ont subi une vasectomie, sans recevoir terres, mais un prix de 1,8 million de $ en reconnaissance de leur sagesse, prix qu'ils pouvaient investir dans l'achat d'un moteur de bateau pour pêcher, pour acheter des porcs de reproduction ou un réfrigérateur. Étonnamment, le résultat a été une nette amélioration de la qualité de vie des enfants qu'avait chaque famille et, bien sûr,une population locale contrôlée.

Depuis le début de l'initiative à aujourd'hui, plus de 2750 familles ont subi des traitements de stérilisation. Avec sa stratégie, Gori estime avoir évité la naissance de 4.000 enfants, et réparti près de 336 hectares de terre.3,5 hectares de terre sont donnés aux couples stérilisés, à condition que la "terre promise" soit exploitée et donc améliore la qualité de vie des habitants de la région.

Le Dr Jorge Nicolas Lafferrière, directeur du Centre de bioéthique, personnes et familles, a déclaré que "l'idée qu'un homme d'affaires donne des terres aux villageois en échange d'une stérilisation est très discutable d'un point de vue bioéthique. La stérilisation en elle-même est une procédure éthiquement condamnable parce qu'elle prive la personne saine d'une fonction et contredit les valeurs humaines fondamentales. "

Deuxièmement, a-t-il poursuivi, " la décision de ces personnes est prise avec un conditionnement économique qui affecte leur liberté et on peut estimer que leur consentement est vicié par la considération économique ".

Le Dr Lafferrière a également déclaré que "la demande d'un homme d'affaires de stériliser toute une ville semble remonter à l'époque du servage où les riches soumettaient les pauvres par le pouvoir de l'argent.Il semble que se répète, avec des formes plus raffinées mais tout aussi iniques, la triste expérience de stérilisations forcées de personnes qui a secoué notre continent et que nous avions pensé ne jamais revoir. "

Le bio-éthicien a signalé que " ces campagnes de santé reproductive cachent, au fond, une recherche obsessionnelle du contrôle de la population à tout prix " .

Lafferrière a souligné que " les problèmes issus de la pauvreté, parmi lesquels de mauvaises conditions de vie pour de nombreuses familles et surtout pour beaucoup d'enfants, ne se résolvent pas par la stérilisation des pauvres" mais que la véritable lutte contre la pauvreté se fait " avec les politiques publiques actives pour le développement humain, la promotion de la famille, de l'éducation et de l'accès au logement et à la santé sans avoir à perdre en liberté, comme dans ce cas-là, la liberté de procréation.