Espadrille

Par Aelezig

Une espadrille est une chaussure légère en toile avec une semelle en corde de chanvre ou autre fibre naturelle tressée, traditionnelle dans plusieurs régions chaudes du monde.

Très populaires sur les deux versants de la chaîne des Pyrénées, de la Catalogne au Pays basque, elles ont supplanté la traditionnelle abarka. Dans les Pays catalans, elles font partie des costumes féminin et masculin de la paysannerie traditionnelle et elles sont utilisées pour les danses populaires, et autres manifestations. Mais les espadrilles sont aussi des chaussures d'été très prisées aujourd'hui par tous.

En Catalogne, on a longtemps cultivé le chanvre pour faire cordes, tissus et chaussures. Dans les Pyrénées, à cause du climat (humidité, pluie et neige), les espadrilles n'étaient pas aussi pratiques que les chaussures en cuir ou en bois (sabots), mais on les produisait pour être vendues à la ville.

Il existe des références écrites en catalan depuis l'an 1322 où l'on décrit les espadrilles telles qu'elles sont aujourd'hui et on les appelle déjà par leur nom en catalan, espardenya. Le mot est issu d’espardille, terme emprunté à l'occitan espardi(l)hos « sandales de sparte », lui-même dérivé de l'ancien provençal espart « sparterie », du grec « sparte ».

En Catalogne, depuis le Moyen Âge, l'espadrille se porte avec ou sans longs lacets noués autour de la cheville.

C'est vers 1860 que venant d'Espagne l'industrie de la sandale est introduite à Saint-Laurent-de-Cerdans (Pyrénées Orientales). Francisco Sans est le premier à fabriquer mécaniquement à Barcelone le tissu pour sandales. Il enseigne sa technique à son neveu Joseph Sans pour développer cette industrie à Saint-Laurent leur village natal. L'invention par Joseph Sans d'une spécialité de tresse pour semelles donne à la maison un essor inespéré. Parallèlement de nombreux autres ateliers se développent. Au début du XXe siècle la commune de Saint-Laurent devient l'un des plus grands centres de production en France.

Dans les années 1950 commence une crise qui va s'échelonner sur une vingtaine d'années avec la reconversion dans un premier temps de l'espadrille en chaussure de fantaisie puis la réduction du nombre d'emplois et la fermeture petit à petit des ateliers. En 1976, il ne restait à Saint-Laurent que 490 personnes qui travaillaient dans l'industrie de l'espadrille. De nos jours, la majeure partie des espadrilles vendues en France sont importées d'Inde et du Bangladesh qui sont les principaux producteurs de jute.

Au XXIe siècle, l'espadrille n'est pas considérée de la même manière que dans les années 1970. Elle est devenue un type de chaussure à la mode pendant l'été. Les espadrilles restent aussi associées au régionalisme catalan, à l'écologie et à une post-urbanité très en vogue. Aujourd'hui elles font partie intégrante de l'uniforme de gala (utilisé pour les cérémonies protocolaires) de la police régionale de Catalogne, les Mossos d'Esquadra, elles sont alors de couleur bleue.

Une durée de vie de quelques mois à peine est la principale faiblesse de l'espadrille. Mais désormais accessoire de mode estival, comme la tong, on rachète chaque année avec plaisir de nouvelles espadrilles aux premiers rayons de soleil, d'autant que de nombreux créateurs la mettent au goût du jour.

Au Québec, espadrille signifie chaussure de sport.

Les espadrilles sont également d'usage traditionnel en Chine.

D'après Wikipédia