Le 20 février 2011 : cette date, emblématique pour certains, semble s’être diluée dans notre mémoire collective!
J’en parle souvent avec un fervent partisan de ce mouvement et il me reproche mon manque de bienveillance dans le regard que je porte sur ce mouvement! Je n’ai jamais compris ce que la bienveillance avait faire là-dedans.
Aujourd’hui, seul subsiste dans le langage de quelques éternels insatisfaits, militants que le web a créés et dont il contribue à entretenir les fantasme, la formule “Mouvement du 20 février”!
Personne ne sait plus exactement ce que recouvrait cette formule, car à l’époque les meneurs eux-mêmes étaient incapables de le déterminer avec précision!
Il ne faut pas pour autant nier l’existence de ce mouvement, son impact relatif et les conséquences qu’auraient pu entrainer la réussite de son action.
Les marocain(e)s sont en effet tout à fait en droit de s’interroger sur ce qui aurait pu advenir du Maroc, de ses institutions, de son peuple, de son territoire, de son avenir même, si les élucubrations des meneurs du Mouvement du 20 Février avaient été menées jusqu’au bout!
Mais avant de nous engager dans ce travail de fiction historique et nous lancer dans un début d’histoire potentielle – c’est à dire l’histoire qui aurait pu se produire - il est nécessaire de reconstituer le contexte de l’époque!
Retour donc sur ce 20 Février 2011 et surtout sur les événements qui ont marqué le monde arabe durant les semaines antérieurs:
- En Tunisie, des manifestations populaires massives après l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi ont conduit le président tunisien à abandonner le pouvoir et à fuir le pays, après un bilan sanglant (environ 340 morts et 2.200 blessés).
- En Égypte, des mouvements populaires très violemment réprimés par la police (840 morts et des milliers de blessés) obligent le président égyptien Housni Moubarek doit céder le pouvoir à un Conseil Suprême des Forces armée.
- Au Yémen, une révolte populaire réunissant étudiants, opposition et tribus et la mort de plus de 6OO manifestants oblige le président yéménite Ali Abdellah Salah à entamer une série de réformes qui aboutiront à son départ un an après le début d événements.
- En Libye, une insurrection populaire est sauvagement réprimée par le président Mouamar Kaddafi, ce qui justifiera une intervention militaire étrangère destinée à sauver le peuple libyen de l’extermination “zanga zanga” et la mort du dictateur libyen.
- A Bahrein, à Oman, en l’Algérie, en Saoudie, en Jordanie ou en Syrie ont éclaté des revendicationss populaires plus ou moins importantes et réprimées de façon plus ou moins brutale et se sont vite calmées sauf en Syrie où la situation a dramatiquement évolué jusqu’à la guerre civile et le chaos total actuel.
Le Maroc et les marocain(e)s ne pouvaient donc échapper à la vague de ce qu’on a appelé(un tantinet trop vite) le “printemps arabe”!
Les réseaux sociaux et les télévisions satellitaires ont énormément contribué à la propagation des images des manifestations et de slogans dont les fameux “DEGAGE” et “IR7AL”!
Le mimétisme a fonctionné à fond, comme lors des émeutes en France de novembre 2005
En dehors du coté héroïque et extrêmement honorable que porte toute révolte populaire contre la tyrannie, AL JAZERA et AL ARABIA jouaient au jeu dangereux de montrer les scènes de manifestations les plus dures, les plus violentes, les plus meurtrières!
Le Maroc et les marocain(e)s ne pouvaient échapper au phénomène même si rien de commun ne reliait politiquement les dictatures tunisienne ou égyptienne à la légitimité de la monarchie marocaine, même si rien de semblable aux régimes policiers égyptiens et tunisiens à la fermeté des forces de l’ordre marocaines.
Les marocain(e)s ont donc, comme emportées par une vague partie du village tunisien de Sidi Bouzid et passant par la place Tahrir au Caire, décidé de crier haut et fort leurs revendications.