Buenos Aires (littéralement « Bons-Vents » en espagnol) est la capitale et la ville la plus importante de l'Argentine, c’est aussi la deuxième ville la plus peuplée d’Amérique du Sud (après São Paulo) et une des 16 plus peuplées au monde. La population est estimée à 3 051 000 habitants et à 12 925 000 habitants pour son agglomération urbaine.
Buenos Aires est située sur la rive Ouest du fleuve Río de la Plata au niveau de l’embouchure avec l’océan Atlantique au Centre-Est du pays. Elle possède le port le plus important du pays et est le centre politico-économique du pays. C’est aussi un centre artistique important avec de nombreux musées, théâtres, bibliothèques et galeries d'arts. La plupart des rues de la ville se croisent à angle droit, respectant l'ancien plan hippodamien de l'urbanisme espagnol qu'on retrouve dans de nombreuses villes du continent américain. De nombreux immeubles modernes remplacent les vieilles maisons à un étage de la période coloniale.
Le navigateur espagnol Juan Díaz de Solís est le premier Européen à accéder au Río de la Plata en 1516, mais son expédition est écourtée par une attaque d'amérindiens, probablement d'une tribu Charrúas ou Guaraní, durant laquelle il meurt. Pedro de Mendoza, à la recherche d'or, fonde une petite colonie le 2 février 1536 à l'embouchure du Rio de la Plata, qu'il baptise : Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre. Cependant, la colonie est ravagée par les indiens en 1541 ce qui oblige les colons espagnols à abandonner l'emplacement. Mais le 11 juin 1580, le colonisateur Juan de Garay fonde à nouveau la colonie avec le nom de la Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre. À ce moment, la ville est la capitale d'un gouvernement qui dépend de la Vice-royauté du Pérou.
Pendant des siècles, les Portègnes (habitants de la ville) souffrent de toutes sortes de besoins car Buenos Aires est la cité la plus australe d'Amérique, loin de toute cité commerciale importante. Il n'existe rien permettant de maintenir le style de vie européen sur place. L'Espagne privilégie les ports de la côte Pacifique (Lima, Pérou) et marginalise Buenos Aires, qui accueille seulement deux bateaux par an (voire aucun certaines années). Cela force les colons (seulement 500 en 1610) à vivre d'une contrebande avec principalement le Brésil. Cette contrebande est financée par la seule et unique source de richesse du pays (et ce jusqu'au XVIIe siècle) : la vente de cuir obtenu par le massacre des troupeaux de bovins qui vivaient encore à l'état sauvage dans les prairies alentour.
En 1680, les Portugais, séparés depuis peu de l'Espagne, arrivent avec une expédition à Colonia del Sacramento sur la côte opposée du Rio de la Plata afin de s'établir sur ce territoire. Le gouverneur de Buenos Aires, José de Garro, lance un ultimatum pour que les Portugais se retirent mais ces derniers refusent. José de Garro réunit les colons de la province et organise une attaque avec l'aide des Indiens. Une écrasante victoire espagnole permet à Buenos Aires d'acquérir une certaine légitimité.
L'industrie du cuir progresse. Les personnes s'enrichissent surtout par la possession de terres et de troupeaux.
Charles III d'Espagne lève progressivement les restrictions commerciales jusqu'à créer en 1776 la vice-royauté du Río de la Plata dont Buenos Aires est la capitale, la plaçant au même niveau que Lima d'un point de vue administratif. Son territoire s'étend sur l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay actuels.
La ville connaît alors une croissance fulgurante entre 1780 et 1800, recevant à cette époque une très forte immigration d'espagnols, de français et d'italiens.
Buenos Aires est envahie par des troupes anglaises en 1806 et en 1807, mais la population les repousse par deux fois, ce qui leur donne de l'assurance et l'idée qu'ils pourraient créer une nation indépendante de l'Espagne.
Le 25 mai 1810 Buenos Aires acquiert son indépendance après une semaine de manifestations majoritairement pacifiques ; les "criollos" (Espagnols nés en Amérique du Sud) parviennent à chasser le vice-roi espagnol et installent un gouvernement provincial. La Révolution de mai est toujours célébrée aujourd'hui en Argentine, et le 25 mai est jour férié.
Durant le XIXe siècle, la ville est paralysée à deux reprises par des blocus maritimes : une première fois par les Français entre 1838 et 1840, et une seconde par une alliance franco-britannique entre 1845 et 1848. Cependant aucune des deux puissance n'est parvenue à soumettre la ville.
À la fin du XIXe siècle, la construction de chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle. La ville devient une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. Ainsi, le Théâtre Colón devient l'un des opéras les plus fréquentés au monde. C'est durant cette période que sont construites les larges avenues de la ville, ainsi qu'au début du XXe siècle les plus hauts gratte-ciel d'Amérique du Sud, et son premier métro en 1913.
Dans les années 1920, Buenos Aires fait partie des destinations préférées des émigrants européens ou venant des régions pauvres des pays voisins. Cette immigration entraîne l'apparition de bidonvilles ou de quartiers ouvriers très pauvres autour des zones industrielles de la ville, ayant pour conséquence de graves problèmes sociaux.
Au cours du XXe siècle, les militaires s'immiscent fréquemment dans les affaires politiques de la ville et du pays, et organisent plusieurs coups d'État. Buenos Aires est aussi le berceau du péronisme : c'est en effet sur la Plaza de Mayo que se déroule la démonstration de force de Juan Perón, le 17 octobre 1945. Le 16 juin 1955, un soulèvement militaire emmené par Eduardo Lonardi finit, trois mois plus tard, par forcer Perón à l'exil.
Dans les années 1970, la ville est le théâtre d'affrontements entre des mouvements révolutionnaires et des groupes paramilitaires d'extrême droite. En 1976, un nouveau coup d'état militaire ne fait qu'exacerber ces luttes. Cette guerre sale entraîne entre 10 000 et 30 000 disparitions dans le pays. Les marches silencieuses des mères de disparus (les Mères de la Plaza de Mayo) restent une image marquante de l'Argentine meurtrie.
La défaite de la guerre des Malouines fait perdre du prestige et de l'influence à la dictature militaire. Les généraux sont obligés d'organiser des élections libres. Elles ont lieu le 30 octobre 1983 dans tout le pays pour renouveler le président, le vice-président, les gouverneurs de provinces et représentants locaux, mettant ainsi un terme aux dictatures militaires.
À la suite de la réforme de la Constitution argentine de 1994, la ville se dote de sa propre constitution et d'un gouvernement autonome. Entre 1998 et 2002, Buenos Aires comme toute l'Argentine subit une grave crise économique. La ville est secouée par d'intenses manifestations.
Les lieux touristiques les plus importants se trouvent dans le centre historique de la ville, secteur formé pratiquement par les quartiers de Monserrat et de San Telmo.
D'après Wikipédia