Je mangeais excessivement bien quand j'étais reçu ou invité, mais trop souvent dans ma voiture, entre deux destinations, et lourdement influencé par mon ado de 15 ans, mon estomac et mon portefeuille ont craqué pour du McShit.
Souvent dans ma voiture, j'ai tout de même entendu de la super musique qui m'a redonné espoir en la radio. CHOM y a même été d'un top 500, (toujours discutable ces choses-là) des meilleures chansons rock de tout les temps et y ont même inclus Offenbach avec Ayoye! (#478).
Sans arrêt.
Pas moi.
J'étais crevé.
Et plus elle me parlait, plus me revenait le sketch du bye bye où on concluait que pour la prochaine fête du 450 mal pensée comme celle de Pâques de l'an dernier, on exigerait maintenant au minimum un diplôme de secondaire 5 pour les parents. Ma collègue, aussi gentille soit-elle, était affreusement inintéressante et ses propos étaient d'un cruel manque de jugement, de cohésion, de maturité et de connaissances vocabulaires. Je l'ai corrigée trois fois sur des mots faciles et je ne faisais pas mon correcteur de profession aigri par le mauvais usage de la langue. Je ne faisais que larguer des caisses de whisky d'une palette à l'autre.
Cette collègue incarnait parfaitement les stéréotypes du 450, Rive-Nord.
Je me sentais misérable de la mépriser, tout en participant peu à ses propos.
Et de plus, il me semblait que tous les gens gentils, purs et sains de chez nous, les Latulipe, Béliveau, Lapointe, qui sont tous morts dans les trois derniers mois, envoyait le message clair que cette race allait s'éteindre avec les leaders de nos jours.
Le refrain de Paquin déguisé en Phillipe Couillard au Bye Bye m'est revenu en tête.
"Austé-austérité, pou' twé, mais pas pour mwé!"
Je feelais poche.
Puis, plus tard, comme si mon ego l'avait ensuite réclamé, à trois moments différents, trois des plus belles filles de l'entrepôt sont venus me demander si j'allais être présent au party des fêtes de Rye & Dye. Puisque nous avons maintenant un volet "public", nous ne pouvons pas tous tenir ce party avant ou pendant les fêtes. Le chiffre d'affaire est si important pour l'entrepôt qu'on attend la mi-janvier pour récompenser les employés d'une fête bien arrosée.
Mais ces trois belles filles, étrangement intéressées par ma présence à une soirée quelconque, ont flatté mon ego, qu'elles aient eues des arrières pensées ou non. Deux avaient l'air déçues que je ne viennent pas et pourtant on échange très peu en général, elles et moi.
Je n'irai pas à ce party. Je passe le flambeau à une autre génération. Mais c'est fou ce que ce matin-là, un peu comme si j'avais écouté TVA trop longtemps, je me suis senti intoxiqué. Sous-vitaminé, je le répète. Faible.
La simple idée de croquer dans une pomme me donnait l'impression de prendre une pleine bouchée de santé pure à 100%.
Comme je fais assez souvent quand je suis en manque de stimulation mentale, j'ai été honorer un certificat cadeau reçu à Noël.
Je cherchais Wild at Heart en DVD, j'ai trouvé The Conversation de Coppola.
Je cherchais Vespertine de Björk, j'ai trouvé Nick Cave & The Bad Seeds: Push the Sky Away.
Je cherchais The Hurting de Tears For Fears avec l'espoir de le trouver à 6 ou 8 $. Comme il était 30$ plus cher parce qu'en édition anniversaire double , j'ai plutôt opté pour le dernier Interpol à 12.99$.
Je cherchais un livre d'Irvine Welsh mais j'ai finalement opté pour le DVD de La Reine Margot, version Patrice Chéreau. Un film fameux.
Le sommeil vient tout le temps s'en mêler. Même quand je jubile dans mes lectures.
J'ai aussi acheté la trame sonore d'un film dont je ne me lasse pas: Inside Llewyn Davis. Cet album est tout simplement comme le film: fantastique!
C'est mon espace Cellier à moi. J'y ronronne.
En arrivant à la maison, je me suis sorti deux tranches de pain blanc.
J'ai mis une bonne dose de plastique jaune orange aux allusions fromagées sur chaque tranche.
J'ai ensuite couché une bonne dose de cholestérol à saveur de beurre d'arachides crémeux sur le plastique orange (qu'on appelle aussi Cheez Whiz).
J'ai nappé tout ça avec quelques larmes de glucides, de potassium et de fruits sucrés noyés dans la confiture rouge vin et j'ai bouffé tout ça dans une joie coupable, une liqueur en main en commençant à consommer tout ça.
Consommation malnutrionnée quand même.
2015 commence sur une dérape.
Une belle dérape.
J'ai de quoi m'amuser un bon bout de temps.
Culturellement parlant.
Ça c'est stimulant.