Olé n°114 : Y’a d’la joie, bonjour, bonjour les hirondelles !

Publié le 27 mai 2008 par Toreador

Riez donc braves gens ! On se demande pourquoi les gens font la gueule ?

Il est pas bon, mon poisson ?

Ce matin, comme tous les matins au lever à 6h55, Toréador, blogueur de la blogosphère-qui-se-lève-tôt, a allumé sa télévision pour suivre le journal d’i-télé (J’aime bien Laurent Bazin). Tout a commencé avec une espèce de canular : le président m’a devancé. Il a emmené ce matin Carla Bruni-Sarkozy au marché de Rungis à 5.30, comme pour se remémorer, au milieu des étals de poissons et des effluves de poireaux, le parfum nostalgique de sa campagne d’antan. Quel cirque ! Quel zoo !

Zoo, c’est le mot : le couple s’est baladé comme d’autres vont voir les ours à Vincennes, le préfet et Luc Chatel trottinant derrière comme deux yorkshire bien dressés.

Les journalistes (Tiens, je m’aperçois que j’ai voyagé il y a quinze jours sur un TER avec le présentateur dépêché sur place : je me disais bien que sa tête m’était familière) étaient tout excités, presque joyeux de voir cette mystification politique qui consiste à faire croire qu’on agit parce qu’on va voir les vrais gens. A-t-il fait une quelconque annonce politique ? Non. On notera simplement qu’il a évité le stand “poissonnerie”.

Après cette mise en bouche, les nouvelles se succèdent. Je suis déjà passablement énervé(e).

On achève bien les pêcheurs…

Sydney Pollack est mort. Merde, Hollywood est veuve. Mon petit prince au chocolat retombe dans mon café. Tootsie, Out of Africa, On achève bien les chevaux… Pas Pollack ! Déjà que Spielberg a raté son 4ème Indiana Jones et que Lucas a foiré son deuxième volet de la Guerre des étoiles, que nous reste-t-il ? On apprend qu’il était jeune - 73 ans - et qu’un cancer l’a emporté. Je calcule mécaniquement que finalement, il ne me reste peut-être plus beaucoup de temps à vivre. Sympa.

Le Jité continue, toujours joyeux drille. Les pêcheurs font grève, bloquent tout, et meurent lentement en direct d’une asphyxie économique que le gouvernement n’a pas les moyens budgétaires de compenser. J’ai l’impression d’assister à une noyade, sans pouvoir réagir. On m’apprend que le mouvement s’étend à l’Europe entière, que la colère prolifère : elle gagne les routiers et les taxis. La menace d’un blocage généralisé se profile, pendant que la blogosphère se passionne pour le Nouvel Obs ou la réforme des institutions. Métastases. Je vois déjà d’ici un bon mois d’opérations escargot et la ruine d’une partie de nos entreprises. Qu’est ce que je suis content de ne pas m’être présenté en 2007 !

Est-ce que démolir l’activité de ce pays  va calmer l’Iran ou gonfler les réserves de pétrole de la Chine ? Non évidemment. Comme on dit dans les Tontons flingueurs (mais je parle sous le contrôle de Pem) : “Je ne te dis pas que c’est juste, je te dis que ça soulage…

Puis viennent des images des Champs-Elysées. Des sans-papiers sont retranchés dans un bistrot romain (j’aime le Bistrot romain, mais leurs carpaccios sont vraiment trop minces). La CGT dit que le patron du restaurant les oblige à y camper car “toute sortie sera définitive“. Le patron, visiblement dépassé, explique l’inverse : “qu’il est prêt à aider les sans-papiers, qu’ils sortent pour aller chercher les formulaires à la préfecture“. Je zappe un coup : Sur une autre chaîne, on voit des cuisiniers excités hurler leur colère, genre “soulèvement à Libreville”. Quel mic-mac. Personne ne me semble vraiment clair dans cette histoire.

Swinging in the rain

Le sport ne va guère mieux : Gasquet déclare forfait pour Roland-Garros parce que sa rotule a je-ne-sais-plus-quoi. Sa saison est gâchée (je m’en fous, je suis tennisophobe mais bon, c’est bête pour lui). Et Domenech éliminera 7 joueurs sur 30 pré-sélectionnés pour l’euro, au vu de la rencontre de ce soir (ne me demandez pas le pays contre lequel ils jouent : je suis footballophobe). Bref, ce soir il y aura dix malheureux de plus dans ce pays, sans compter les clandestins, les pêcheurs et les routiers.

Sale temps pour la France. D’ailleurs, il a plu hier toute la journée sur Roland-Garros et la météo finit de m’achever : toute la France est couverte d’orages et de pluie.

Il est temps d’aller travailler, parapluie à la main: voilà qui me donne sérieusement envie de [terme censuré] un point de croissance en plus…