La révolution, la vraie, n’est pas La Révolution.

Publié le 02 janvier 2015 par Naceur Ben Cheikh


La meilleure manière de se prémunir contre les révolutions concrètes et toujours particulières, c’est de les transformer en Révolution marxiste léniniste ouroubiste guévariste ou hammaiste. La révolution tunisienne vient d’échapper de justesse à sa transformation programmée en Printemps Arabe. À quelques nuances près, la position de Marzouki n’est pas très éloignées de celle de Hamma . Tous les deux tendent à privatiser la révolution, qui ne peut être que collective. Tout parti qui se déclare être le seul parti révolutionnaire est par essence anti-révolutionnaire.
Car la révolution, tout comme la démocratie, cela ne se déclame pas. Cela se pratique. Et la révolution comme la démocratie  ne peut donc pas être le résultat d’explosion sans lendemain. Et tous ceux qui s’entêtent à ne pas l’accepter,  en discréditant la démocratie  et en mettant en doute  la véracité  des résultats des élections qu’ils disent, pourtant, transparente et régulière; sont des Khadafi en puissance. Sans manne pétrolière.

Mais l’Utopie est toujours plus belle que la réalité.

La maturation de nos jeunes passe par la conscience nécessairement acquise, que la révolution c’est l’utopie dans la réalité (en minuscules). Tout comme Bourguiba l’avait pratiqué et tout comme Chokri l’avait compris. La révolution tunisienne sera bourguibienne ou ne sera pas.

Qu’on se le dise une fois pour toutes ni Bourguiba ni Chokri n’appartient à un parti en particulier, Ils sont tous les deux l’expression authentique de la spécificité du peuple de Tunisie.

Exprimée par deux générations différentes.

http://youtu.be/UClHAH8nFVY