Je vais commencer cette année 2015 en vous parlant de littérature. Je viens de terminer Le Ventre de l’Atlantique de Fatou Diome. Le premier roman de l’écrivaine sénégalaise nous transporte entre le Sénégal et la France.
Quatrième de couverture:
« Salie vit en France. Son frère, Madické, rêve de l’y rejoindre et compte sur elle. Mais comment lui expliquer la face cachée de l’immigration, lui qui voit la France comme une terre promise où réussissentles footballeurs sénégalais, où vont se réfugier ceux qui, comme Sankèle, fuient un destin tragique ? Les relations entre Madické et Salie nous dévoilent l’inconfortable situation des « venus de France », écrasés par les attentes démesurées de ceux qui sont restés au pays et confrontés à la difficulté d’être l’autre partout. Distillant leurre et espoir, Le Ventre de l’Atlantique charrie entre l’Europe et l’Afrique des destins contrastés. Car, même si la souffrance de ceux qui restent est indicible, il s’agit de partir, voguer, libre comme une algue de l’Atlantique. »
Fatou Diome est née en 1968 sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au Sud-Ouest du Sénégal. Élevée par sa grand-mère, elle quitte rapidement son île pour ses études. En 1994, elle s’installe à Strasbourg afin de poursuivre ses études de lettres, qu’elle finance en faisant des ménages. En 2001, parait son premier recueil de nouvelles, la Préférence nationale mais c’est la publication du Ventre de l’Atlantique qui l’a fait connaitre du grand public. Suivront deux autres romans, Kétala en 2006, Inassouvies, nos vies en 2008. Le Ventre de l’Atlantique a reçu le Prix des Hémisphères Chantal Lapicque ainsi que le LiBeraturpreis de Francfort en 2005. Il a été plébiscité par de nombreux jurys lycéens, obtenant par exemple le Prix inter-lycéen de Loire-Atlantique. Fatou Diome enseigne actuellement à l’Université de Strasbourg.Ce roman sur bien des aspects, a des effluves d’autobiographie. On navigue entre Strasbourg et l’ile de Niodior sur le fil d’une écriture vive, contemporaine, à la fois comique, lyrique et tragique. En effet, en s’appuyant sur un contexte de coupe du monde de football, en 1998, alors que la Terre entière est suspendue aux exploits des joueurs sur les terrains de France, Fatou Diome nous entraîne entre deux mondes. Nous déchire entre deux mondes.
Entre humour et mélancolie, l’auteur nous dévoile différentes facettes de l’immigration. Vu par ceux qui « restent au pays », mais aussi vu par ceux qui partent, toujours déchirés entre deux cultures, devenus des éternels étrangers. Plus vraiment chez eux sur la terre natale, mais qui ne seront jamais vraiment chez eux ailleurs.
Pour moi qui ait vécu longtemps loin de mon sol natal, ce livre a réveillé une certaine nostalgie. Celle de la mélancolie qui se distille dans chaque jour d’un exilé. Un manque permanent que Fatou Diomé décrit si bien à travers ses mots.
Le ventre de l’Atlantique est assez court et se lit rapidement.