Bonne année à tous, en espérant que les artistes seront plus combatifs en 2015 contre les frustrations, les injustices sociales, culturelles et artistiques qui ont marqué l'année 2014. Des artistes plus combatifs car nous devons nous préparer à peut-être la disparition de la MDA Sécurité Sociale maison des artistes, à l'obtention pour les commissaires d'expo de nos droits d'auteur ce qui signifie un laminage des droits d'auteur pour les artistes plasticiens renforçant ainsi leur avilissement et leur rétrogradation au statut d’ouvrier, un statut d'ouvrier pour l'artiste en France comme le réclame le directeur parisien d’une salle de ventes chinoise en France, des décisions en phase avec le marché de l'art néolibéral et les accords transatlantiques (accord de libre-échange, TAFTA) avec une harmonisation sur le droit américain, (celui qui a l’argent a toujours raison, le commanditaire est toujours roi, le marché est un espace divin et sacré, et celui qui peut payer des grands avocats et faire du lobbying sont toujours les gagnants ! 2015 risque d’être un renoncement fatal à nos libertés de création artistique, nos libertés de diffusion, à la protection de nos œuvres, à la protection de notre droit moral. 2015, les plus démunis seront dans le viseur avec plus de lois anti pauvres, de lois anti code du travail, des décisions à la baisse pour les minima sociaux et pour le droit à la santé qui seront dans le collimateur du gouvernement Hollande soutenu par le MEDEF, la droite et l’extrême droite. Nous n’avons déjà plus d’atelier dans des cités qui se vident pourtant dans le cœur des centres villes, nous sommes écartés des expositions publiques et des aides publiques. L’argent public va aux artistes américains ultra riches comme Jeff Koons, ou à des artistes qui comptent dans les collections d’art contemporain de nos riches entrepreneurs qui ne payent plus d’impôt en France grâce à une défiscalisation ou une optimisation fiscale.
L’année 2015 ne doit pas être un abandon de l’espace public pour les Jeff Koons et associés, ce verrouillage du centre Pompidou en faveur de ces artistes surcotés dont le seul objectif est la spéculation sur les œuvres d’art contemporain. Pourquoi ? Car l’espace culturel public financé par l’argent du contribuable n’appartient pas au marché véreux de l’art contemporain et ses théories financières véreuses et fumistes.
En économie, la stratégie américaine du choc (selon la doctrine de l'école de Chicago, Milton Friedman), ce capitalisme du désastre appliqué depuis Pinochet aux différentes dictatures d’Amériques latines, à l’Irlande, à la Russie sous Eltsine puis Poutine, à la Grèce aujourd’hui, à L’Irak, est déjà appliqué à l’art contemporain en France mais passé sous silence par la presse spécialisée ! C’est pourquoi nous assistons depuis deux décennies à une confiscation totale de l’espace public affecté à l’art contemporain et à son institutionnalisation globale au service du marché privé et c’est pour cette raison que nous sommes, nous 95% des artistes plasticiens, interdits d’exposition et d’atelier même dans nos communes ou nos cités, interdits de FRAC, interdits de centres d’art, interdits d’achat par le FNAC. La paupérisation et l’appauvrissement des artistes plasticiens en France sont obligatoires pour dégager l’argent public nécessaire à des expos bling bling sur ce registre néo pop, car les expos comme celle de Jeff Koons monopolisent l’argent dédié à la création contemporaine.
Nous avons vraiment du souci à nous faire avec toute la classe politique française sans aucune exception dit l'artiste Lili Oto !