Après un premier tome qui permettait à Jeff Lemire (Jack Joseph, Soudeur sous-marin, Essex County, Animal Man) de repartir de zéro avec son personnage et de reconstruire la mythologie de Green Arrow, cette suite exploite pleinement les éléments mis en place en proposant une guerre entre les sept clans représentant les différents totems (lance, flèche, poing, bouclier, hache, etc. ).
Ce tome qui reprend les épisodes #25 à #31 de la série US débute tout d’abord par un « tie-in » se déroulant pendant L’An Zéro de Batman. Jeff Lemire ne se contente cependant pas de proposer la première rencontre entre Batman et Green Arrow, mais profite également de ce retour en arrière de six ans pour revenir sur les premiers instants d’Oliver Queen après ses années passées sur l’île et pour donner un peu plus d’épaisseur et de place à des personnages secondaires tels que Diggle ou la mère d’Oliver.
La suite de l’album renoue avec l’intrigue principale et exploite avec brio tous les éléments de la mythologie présentée lors du tome précédent. Si les autres totems, Shadô, Komodo, Magus, Emiko et autres se retrouvent à Prague pour un affrontement qui joue pleinement la carte de l’action, l’auteur envoie tout d’abord son héros à la recherche de sa flèche totémique sur la fameuse île où il est devenu Green Arrow. Ce retour sur l’île permet également de revenir sur quelques événements de son premier séjour et s’avère particulièrement riche en révélations. Au passage, on pardonnera volontiers quelques ficelles scénaristiques un peu trop grosses, notamment concernant le come-back et les révélations d’un personnage-clé. L’affrontement qui conclut l’album est quant à lui principalement tourné vers l’action, mais fait office de dénouement à tout ce qui a précédé et permet également de développer le personnage d’Emiko plus en profondeur.
Visuellement, le dessin d’Andrea Sorrentino continue de faire des merveilles. Dans un style réaliste, l’artiste italien n’hésite pas rechercher l’originalité au niveau de la mise en page et multiplie les trouvailles ingénieuses, notamment en accentuant certains détails à l’aide de mini-cases particulièrement efficaces. Certaines planches sur l’île sont à nouveau de toute beauté. Denys Cowan, qui prend le relais le temps d’un épisode, ne démérite pas non plus.
Bref, un run qui demeure excellent, mais qui touche malheureusement lentement à sa fin car le duo tire sa révérence lors de l’épisode #34. Espérons donc que la suite, imaginée par Andrew Kreisberg et Ben Sokolowski (le créateur et le scénariste de la série télévisée) et dessinée par Daniel Sampere, sera du même acabit.
Retrouvez d’ailleurs cette saga dans mon Top de l’année !