Premier réveillon le 24 décembre au soir alors que nous attendons fébrilement le père Noël. Repas classique, avec des vins classiques.
Comme mise en bouche, un Champagne, premier cru Fleur de Champagne, Duval-Leroy : c'est fin, frais, minéral crayeux, une acidité tendue élégante, qui donne à l'ensemble une impression de vivacité. La finale se présente sur un équilibre plus rond et brioché. Très Bien +
Avec un foie gras mi-cuit au sel, un Corton-Charlemagne grand cru, 1999, domaine Rapet : la quintessence du chardonnay. Vivavité citronnée, tension minérale entre poudre calcaire et coquille d’huîtres, légère rondeur grillée sur les amandes, amers nobles superlatifs. Longueur exceptionnelle. Une bouteille d'anthologie qui fera date dans mon panthéon de la Bourgogne. Superbe
Avec des tournedos de cerf, un Côte Rôtie, Côte Brune 1999, domaine Jamet : deuxième claque de la soirée avec cette syrah noble, construction à la fois élégante et corpulente, notes de fruits noirs intenses, murs et profonds, légères épices douces, charge tannique impressionnante mais déjà crémeuse et salivante. Saveurs réglissées avec quelques notes de jeunesse toutefois encore. Finale d'une longueur superlative. Seuls des tannins restant à polir complètement nous empêchent d'atteindre le nirvana. 15 ans et si jeune. Excellent +
Apéritif du midi de Noël avec ce Sancerre, Chêne Marchand 2011, domaine du Carrou (Dominique Roger) : très joli sauvignon noble, un côté variétal présent bien sur mais complété et complexifié par une rondeur élégante, des notes rappelant le chardonnay (amandes / grillé). Finale tendue et fraîche.Un vin sur sa prime jeunesse mais déjà très beau. Excellent
Ce vin sera également un très beau compagnon d'un carpaccio de saint jacques à l'huile de truffe.
Avec une poule faisanne, un Gevrey-Chambertin, premier cru aux Combottes 2006 du domaine Rossignol-Trapet : une robe profonde et dense, un nez qui pinote plus vers les fruits noirs, cassissés, fumés et réglissés. La bouche est élégamment corpulente, une belle acidité de structure et une finale sur la fraîcheur. Excellent
Repas de Noël familial en Normandie ensuite, 20 personnes accompagné(es) de 3 vins issus de ma réserve personnelle : un Saint-Aubin, premier cru la Chatenière 2008 de Marc Colin toujours salin, quoique devenant avec les millésime plus minéral fin, une tension bien présente et une belle association avec un Saumon gravlax. Un très beau et très croquant Saumur, Clos Mazurique 2012 du château de Brézé (Arnaud Lambert) dont le fruité immédiat, explosif et les notes de Cabernet se sont parfaitement comportés face à une tourte au foie gras maison et enfin un Côteaux du Languedoc Pic St Loup, Ermitage du Pic St Loup, cuvée Guilhem Gaulcem 2008 plus sérieux, plus tannique, plus méridional et plus aromatique qui a également fait bon ménage avec un magret de canard en tourtière.
Dernier repas de l'année enfin en ce 31 décembre au soir. Ayant zappé les voeux des deux derniers incapables présidents, c'est l'esprit tranquille que nous débutons les festivités.
Juste pour le plaisir des yeux, une côte de boeuf, Galice 90 jours, maturée au malt (Isle of Jura je crois savoir) et à la cendre. En haut, la bête attend son heure - au milieu, elle sort de son sauna - en bas,les gourmands vont pouvoir juger ... (rien que la cuission déjà ...).
Mais avant, avec un foie gras, déception quand même avec ce Chablis, premier cru Forest 2008 de Vincent Dauvissat : pas de défaut, mais un vin plat, sur l'acidité et la minéralité mais sans les éléments strictement nécessaires à son habillage. Bien
Notez qu'après 24 heures d'ouverture et la bouteille entamée à moitié, aucune évolution n'a été décelée.
Et bien tant pis, nous nous vengerons sur le boeuf et cet exceptionnel Volnay, premier cru Fremiets 2005, domaine d'Angerville : première claque au nez avec une complexité superlative, à la fois sur les fruits noirs et rouges, le réglisse amer, le cassis, une pointe de ronce. La bouche est corpulente, sans doute plus Pommard que Volnay (comme certains Montrachet peuvent être plus Batard que Montrachet !). Tannins nobles, certes encore anguleux mais d'une finesse extrême. Fraîcheur et végétal noble. Accord magique avec le côté aromatique de la viande. Finale ouch .... Superbe
Aucun soupçon de fermeture dans ce vin. Je crois que 2005 est finalement un millésime exceptionnel ... par son côté adaptable à toute circonstance. Je crois devoir tester un autre cru d'ici peu.
Si 2014 s'est parfaitement terminée sur le Volnay, il ne fallait pas non plus raté l'entrée en matière de 2015. Donc, retour une nouvelle fois vers des valeurs sures, pour accompagner quelques petits fours pâtissiers (sans chocolat pour ma part). Un Côteaux du Layon, SGN 2009, Philippe Delesvaux : et boum, une seconde claque. Bien sur, c'est jeune, mais on apprécie le côté immédiat, ananas, confit et rôti, l'acidité du cru qui adoucit les sucres, une pointe légèrement perlante, un côté presque tannique (si si). La finale est immensément longue, salivante, gourmande. Superbe
Ouf, 2015 s'annonce bien !
Je passe sur un Latricières-Chambertin 2007 du domaine Rossignol-Trapet indigne de son statut de grand cru : une robe légère presque passée, un nez quasi-muet, quelques effluves de cassis et une bouche acide, raide, dissociée, sans consistance. Un pinot noir de noble origine ? Non, plutôt un « vil et déloyal gamez
» !
Réflexion après coup : cela fait déjà 3 fois que j'ai des mésaventures avec 2007 en Bourgogne. Si certains se sont fait des gorges chaudes des 2004, je dois avouer avoir eu du plaisir (sur leur jeunesse) avec ce millésime alors qu'aujourd'hui, le 2007 me paraît très largement au-dessous !
Maintenant, place à la bonne résolution : pas d'achats de vins en 2015 (ma cave est pleine et je dois la déménager sans avoir encore trouver de lieu d'accueil - avant le 1er mars).
Une très belle et très joyeuse nouvelle année à toutes et à tous.
Bruno