Cette étude génomique permet d’identifier une voie moléculaire à forte expression de » gènes de l’autisme « . En pratique, les données permettent de réaliser une cartographie d’interactions entre des altérations génétiques qui contribuent à l’autisme et cette voie moléculaire impliquée et fournit une base pour identifier encore de nouveaux gènes candidats. Les résultats publiés dans la revue Molecular Systems Biology, illustrent aussi une nouvelle méthode d’analyse utilisable pour mieux comprendre d’autres troubles ou maladies.
L’étude des troubles de l’autisme est extrêmement complexe en raison de la contribution de plusieurs types de facteurs, environnementaux et génétiques, et, dans cette catégorie, » du grand nombre de mutations cliniques qui se produisent dans des centaines de gènes humains associés à l’autisme », explique l’auteur principal, le Dr Michael Snyder, professeur au Centre de Stanford de génomique et de médecine personnalisée. Son équipe a regardé dans quelle mesure les voies moléculaires les plus fréquentes sont perturbées par ces mutations liées à l’autisme. L’objectif, identifier des informations exploitables pour de prochaines études d’identification de gènes responsables.
A partir du séquençage du génome de patients autistes et non autistes, les chercheurs ont généré » l’interactome » ou l’ensemble des interactions de protéines au sein des cellules du cerveau et pu ainsi identifier un module spécifique dans cet interactome qui implique 119 protéines et favorise » les gènes » de l’autisme. Ils vérifient ensuite l’implication de ce module dans l’autisme, par séquençage du génome de 25 patients, puis sur un plus grand groupe de 500 patients.
2 groupes d’altérations, 2 types de cellules impliquées :
· Le module identifié présente 2 composantes distinctes : Un premier groupe d’altérations génétiques exprimées dans les différentes régions du cerveau. Un second composant exprimé plus fortement dans le corps calleux. Ces 2 composants interagissent.
· L’étude montre également que les oligodendrocytes, des cellules vitales au fonctionnement et à la survie des neurones sont également impliqués dans cette maladie, tout comme les neurones explique Jingjing Li, co-auteur de l’étude.
Il s’agira donc d’étudier comment l’interaction entre les différents types de cellules du cerveau ou les différentes régions du cerveau contribuent au TSA.
L’hypothèse de travail, cohérente avec les données d’études récentes, est que les perturbations dans le corps calleux interfèrent avec un circuit qui relie les 2 hémisphères du cerveau. Cela donne vraisemblablement lieu à différents phénotypes de l’autisme qui se traduisent par l’insuffisance de la signalisation entre les 2 hémisphères du cerveau.
Enfin, l’étude qui permet de superposer des mutations liées à l’autisme et des voies biologiques spécifiques, fait avancer la compréhension de ce trouble, mais ouvre aussi, sur un plan méthodologique et expérimental, une technique d’analyse permettant de construire des modèles fonctionnels pour d’autres maladies.
Source: Molecular Systems Biology December 30 doi: 10.15252/msb.20145487
Integrated systems analysis reveals a molecular network underlying autism spectrum disorders
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