Ce n’est pas la première étude à documenter les effets positifs de la pratique d’un instrument sur le développement du cerveau. Plus exactement, de précédentes études ont déjà suggéré ces bénéfices sur certaines fonctions exécutives, ouvrant la voie aux » thérapies musicales » dans les troubles caractérisés par des fonctions exécutives déficientes ou processus cognitifs qui permettent au cerveau de traiter rapidement et de conserver les informations, de réguler les comportements, de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de planifier et de s’adapter. Une étude canadienne a même démontré des bénéfices pour le développement précoce des petits enfants, avant même l’apprentissage de la marche ou du langage.
L’auteur principal, le Dr James Hudziak, professeur de psychiatrie et directeur du Centre de l’Université du Vermont pour les enfants, les jeunes et les familles a mené ce qu’il décrit comme l’une des plus larges études par imagerie, d’association entre la pratique d’un instrument de musique et le développement du cerveau. L’analyse par IRM a porté sur les scans du cerveau de 232 enfants âgés de 6 à 18 ans et en particulier sur le cortex et ses changements d’épaisseur. Lors d’une précédente analyse, la même équipe avait montré que l’épaississement ou l’amincissement dans des zones corticales spécifiques reflétaient le développement de l’anxiété et de la dépression, de problèmes d’attention, d’agressivité ou de contrôle du comportement, et cela même chez les enfants en bonne santé. Cette nouvelle étude a voulu vérifier qu’une activité » positive « , comme la pratique de la musique pouvait modifier ces indicateurs dans le cortex.
Musique, épaisseur corticale et contrôle inhibiteur : L’analyse confirme que la pratique de la musique modifie les zones motrices du cerveau en raison de l’exercice du contrôle et de la coordination des mouvements dans la pratique d’un instrument. Ces changements impactent des zones impliquées, en particulier, dans le contrôle et la régulation des émotions et des comportements et précisément, l’épaisseur de la partie du cortex qui contrôle le fonctionnement exécutif, dont la mémoire de travail, le contrôle de l’attention, ainsi que l’organisation et la planification.
Ces résultats confortent l’hypothèse d’un grand intérêt de la pratique musicale dans la prise en charge des troubles psychologiques et donc justifie une place plus importante pour l’éducation musicale dans le cursus scolaire. Enfin, ils soutiennent une initiative thérapeutique déjà développée à Vermont.
Source: The Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry November 2014 DOI: org/10.1016/j.jaac.2014.07.016 Music to My Brain: Could Music Training Be Used to Improve Adolescent Brain Development? (Visuel© Daisy Daisy – Fotolia.com)
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