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CES 2015 : Le retour du show, du vrai ?

Par Repostit @S2PMag

Tous les ans, un salon de l’électronique dicte les grandes tendances de l’année : le CES (Consumers Electronic Show) de Las Vegas. Immanquable, cette référence a cependant perdu de son éclat ces dernières années, la faute à une économie moribonde qui a poussé bien des constructeurs vers l’attentisme, hors de la démesure et des produits juste bons à épater la galerie, comme c’était fréquemment le cas avant 2008. Cette année, avec l’optimisme des marchés financiers, entre le Dow Jones qui crève le plafond et la reprise économique marquée du côté de l’Oncle Sam, on peut s’attendre à un regain d’optimisme, et, logiquement, au retour de présentations de produits plus enclins à secouer un marché qui ne réserve plus vraiment de surprises…

CES

2015, l’année où les constructeurs osent à nouveau ?

Difficile, pour ceux qui n’ont pas suivi l’actualité du monde high-tech d’avant 2008 de se rendre compte à quel point il y a eu un avant et un après ce moment T, où l’optimisme de bien des industries s’est envolé aussi rapidement que les marchés se sont écroulés. Non que le développement technologique se soit arrêté, mais l’attitude de nombre de firmes qui faisaient le show à Vegas s’est logiquement modifiée. Plutôt que d’arriver dans le Nevada avec le dernier prototype, aptes à montrer « qui avait la plus grosse », ces dernières années ont plutôt été celles de la raison, des avancées par petits pas, dictées par une démarche prudente, en collant au plus près aux attentes supposées des consommateurs, sans prise de risques ni dépenses inutiles. Expérience faite, cela se ressentait largement sur les stands en y déambulant. Il suffisait de regarder la lueur dans le regard des visiteurs, qui avait presque fini par disparaître. Un peu comme si, allant au cirque, d’année en année, aucun artiste ne présentait de spectacle nouveau à un public qui, logiquement, finit par se demander à quoi bon y revenir l’an suivant. Peut-être, espérons-le, que l’optimisme des marchés ravivera cette flamme, cette prise de risques chez les constructeurs, et par la même occasion, marquera le retour de cet enthousiasme porteur chez les interlocuteurs du milieu high-tech. Parce qu’à force de se voir annoncer le mauvais temps, c’est bien connu, on finit par ne même plus voir le rayon de soleil à sa fenêtre…

Les grandes lignes, en espérant une rupture

Jouer les Madame Irma n’est pas chose aisée. Mais on peut néanmoins dénoter les grandes tendances porteuses actuelles, qui devraient tout naturellement évoluer en 2015, sans doute un peu plus rapidement que les précédentes années.

On nous le dit et redit, depuis des années, l’internet des objets est sur le point d’advenir. Disons plutôt que l’industrie aimerait bien que ce « nouveau besoin » dope les ventes. Restera à proposer des solutions qui parviennent à générer de manière naturelle ce besoin, comme ce fut le cas pour les smartphones. C’est à la fois le domaine le plus ouvert, mais aussi, de par son éclectisme, celui dans lequel il est difficile, pour l’instant, de relever un intérêt marqué pour tel ou tel segment du domaine. Une brosse à dents connectée ? D’autres éléments liés à la domotique ? De nouveaux produits, hors smartwatches, équipés de Android Wear ? Vaste domaine. Pour autant, cette connexion de tout et n’importe quoi, tout le temps, à la toile, fait poindre un domaine dans lequel l’utilité est bien réelle, et en constant regain d’intérêt : l’automobile. Ce n’est sans doute pas un hasard si Audi vient d’injecter, dans la guerre du positionnement au top du segment premium, 24 milliards à son budget 2015-2019, avec un focus sur la mobilité électrique, l’allégement des véhicules et… la connectivité.

Sur sol U.S., on y retrouvera forcément d’autres constructeurs, comme Mercedes, Toyota, Hyundai, et bien évidemment, le local, Ford. Toyota avait fait fort avec son modèle à hydrogène l’an dernier, et ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. D’un autre côté, les automobiles sans conducteur sont attendues de pied ferme, mais visiblement, Google n’étant pas de la partie, il ne faudra pas s’attendre à une annonce venant de Mountain View. Ici encore, Audi a quelques cartes à jouer, et sa récente démonstration de conduite autonome à grande vitesse ne restera forcément pas sans suites. Plus proche de nous, Android Audio et CarPlay d’Apple étant en voie de finalisation, il ne serait pas étonnant que de nouveaux modèles d’autos équipées de ces systèmes soient présentés à Vegas début janvier.

Du côté des quasi-certitudes, les fabricants de smartphones devraient acclamer tous en cœur l’annonce de Qualcomm pour son nouveau processeur, le Snapdragon 810. LG est pressenti comme premier sur la liste pour dégainer un nouveau mobile équipé de ce processeur, plus puissant et plus économe en énergie. Mais ce ne serait pas tout, puisqu’allant plus avant dans le concept devenu réel qu’était le G Flex, un nouveau modèle à écran flexible pourrait bien y être annoncé. Et si LG est dans le coup, en général, Samsung n’est jamais très loin. Pour ce qu’il en est du positionnement sur les marchés, Lenovo, Huawei et Alcatel pourraient bien profiter de l’occasion pour frapper un grand coup, ou, du moins, y aller d’annonces suffisamment percutantes pour se voir sous le feu des projecteurs pour un événement lié à un autre marché qui les intéresse presque tout autant : l’Europe. Avec en ligne de mire le prochain Mobile World Congress de Barcelone, début mars. Une sorte de présentation des armes avant la bataille habituelle de la fin du premier trimestre. Une bataille qui aura la particularité, cette année, de se dérouler en conditions paradoxales : une économie qui tend, globalement, vers l’embellie, alors que nombre de segments du créneau des mobiles arrivent à saturation. En Europe, du moins. De quoi espérer une plus grande prise de risques de la part de ces constructeurs et, par extension, voir débarquer des smartphones vraiment originaux ? Très probablement.

Viens visiter ma télé…

La télévision. Voilà un autre domaine qui a toujours tenu la vedette au CES. Écrans démesurés, nouvelles normes, nouvelles résolutions, chaque fabricant généraliste de produits électronique en a toujours fait sa vitrine. Bien qu’étant devenu l’objet banal de chaque foyer depuis belle lurette, c’est encore et toujours le téléviseur qu’il faut faire évoluer. Ou plutôt, qu’il faut vendre encore et encore, avec de nouveaux arguments. Et peu importe, parfois, s’ils sont complètement biaisés, comme ce fut le cas avec la 3D, il n’y a pas si longtemps. Argument « remplacé » de nos jours par la Ultra HD, avec des résolutions superlatives, une qualité supérieure, mais un souci presque identique : la quantité de contenu à disposition pour en profiter, encore bien faible. Pour autant, on ne saurait prétendre à la UHD un destin aussi funeste que la 3D sur les téléviseurs, puisque la demande est bien supérieure pour les écrans à très forte résolution, le public y adhérant plus rapidement. Et du côté du contenu, justement, Sony, en plus de lancer comme bien d’autres de nouveaux écrans UHD 4K, devrait s’appuyer sur Sony Pictures pour une offre de films, tandis qu’un support dérivé du Blu-Ray dédié au stockage de la gargantuesque quantité de données nécessaires aux images très haute résolution devrait y être dévoilé. Pour autant, des avancées seront également de la partie au niveau technologique pour les écrans, puisque LG est visiblement prêt à dévoiler un premier modèle UHD Quantum Dot (cristaux réflecteurs de lumière). Une solution qui promet un meilleur rendu des couleurs, de la luminosité et de la saturation en intégrant des nano cristaux devant le rétroéclairage des écrans LED. Et forcément, Samsung sera en embuscade. Vous connaissez le refrain maintenant…

Enfin, et puisque l’on parle d’écrans, voyons ceux qu’on portera bientôt sur le nez. Il sera intéressant d’observer les annonces faites du côté de la réalité virtuelle, avec ces lunettes synonymes d’immersion totale se concrétisant enfin en masse. Entre le Gear VR de Samsung, l’Oculus Rift, le Project Morpheus de Sony et d’innombrables outsiders dans l’expectative de se faire un nom sur ce marché à peine balbutiant, il y a fort à parier que quelques annonces de taille seront faites à Vegas début janvier…

Croisons les doigts !

Alors qu’il y quelques années, on osait encore s’offusquer de voir nombre de produits présentés au CES ne jamais dépasser le stade de prototypes, pour ne pas dire, de phénomènes de foire, on ose espérer que 2015 soit enfin l’année où cet esprit un peu fou qui était, finalement, la marque de fabrique de l’événement, se manifeste à nouveau. Les conditions économiques semblent enfin réunies pour que les constructeurs renouent avec cette douce folie, rangée au placard ces dernières années. Ce serait le moment idéal pour donner à toute cette industrie un nouvel élan. L’endroit idéal aussi. Espérons que du 6 au 9 janvier prochain, ce CES de Las Vegas nous réserve de bonnes surprises. Et pourquoi pas, des produits vraiment innovants. On en attend depuis (presque) trop longtemps !

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