Assis sous un dôme de 4,50 mètres de diamètre, les élèves girondins ne peuvent réprimer un murmure de contentement, alors qu'autour d'eux un ciel constellé d'étoiles vient d'entamer une rotation, dans le planétarium itinérant de l'association Constellations et Galaxies.
Les élèves de 5e du collège Jean-Zay de Cenon, en périphérie de Bordeaux, se sont retrouvés vite submergés par les chiffres face à Michel Faveret, chapeau de cow-boy australien vissé sur la tête: 8 minutes pour que la lumière du soleil nous arrive sur Terre, 70 ans pour celle de la plus proche étoile de la Grande Ourse, à la vitesse de 300.000 kilomètres par seconde...
L'association Constellations et Galaxies possède depuis novembre le dernier né des planétariums itinérants de la région Aquitaine. Agée d'un peu moins d'un an, elle parcourt la région pour présenter le système solaire, les constellations ou la Voie lactée aux élèves de primaire et secondaire.
Voilà donc, au sein du gymnase, le seul endroit assez grand pour l'accueillir, une demi-sphère gonflable, haute de presque trois mètres, pouvant accueillir 18 personnes. L'air est propulsé par un ventilateur dans un boudin circulaire et dans la porte, et fait se dresser le "chapiteau".
En son coeur, un projecteur fait apparaître sur le dôme des centaines d'étoiles, une carte qui peut être modifiée pour projeter un ciel différent selon les saisons ou l'hémisphère. La présentation du jour, à Cenon, représente tel quel le ciel que pourraient observer les enfants le soir-même si les conditions étaient favorables.
"J'ai trouvé que c'était intéressant, et je l'ai proposé, parce que les enfants qui habitent en ville ne doivent pas souvent voir les étoiles, parce que le système soleil-Terre-Lune est au programme, et parce que l'astronomie est un pôle qui m'intéresse", explique Nathalie Fournier, professeure de physique-chimie, qui a fait venir le planétarium.
"C'est mieux que les livres, c'est bien pour les élèves d'avoir un intervenant extérieur qui leur parle du programme. Le problème c'est qu'on ne peut pas les faire manipuler sur cette partie du programme", ajoute-t-elle.
Pendant ce temps, alors que la séance est terminée, les questions continuent de fuser: pourquoi Mars est-elle rouge? Pourquoi certaines étoiles clignotent-elles? Michel Faveret tente d'assouvir la curiosité des élèves.
L'ancien informaticien de 49 ans n'est que trop heureux de faire partager cette passion, qu'il a lui-même repris sur le tard. C'est l'éclipse de soleil de 1999 qui remet dans le bain cet ingénieur des Ponts et Chaussées.
En fin de contrat après une mission au Conseil général de Belfort, il passe son brevet d'Etat d'animation spécialisé dans l'astronomie, tout juste mis en place, et finit pas s'installer en Dordogne, à Saint-Médard-de-Mussidan, siège de l'association.
Pour "pallier le manque de planétariums dans la région", l'association, dont l'objectif plus large est de promouvoir la science auprès du public, investit 30.000 euros dans une structure gonflable.
Une douzaine d'établissements scolaires seront visités d'ici les vacances d'été. Mais Michel Faveret se frotte les mains en attendant la prochaine rentrée: "On compte beaucoup sur 2009, l'année mondiale de l'astronomie comme l'a décidé l'Unesco. Cela fera exactement 400 ans que Galilée a observé le ciel pour la première fois", se réjouit-il d'avance.
Marine LAOUCHEZ
AFP