Le Chandelier enterré, recueil de trois nouvelles, a été publié en 1937. La première, qui donne son titre à l’ouvrage, est basée sur une légende concernant le candélabre sacré à sept branches (la menorah) allumé en permanence dans le Temple de Jérusalem. Benjamin n’est encore qu’un enfant en l’an 455, quand le candélabre est volé par les Barbares. Ce qui permet à l’écrivain de poser la fameuse question : « Pourquoi Dieu nous traite-t-il avec tant de rigueur, nous, justement nous, qui le servons mieux que les autres ? »Toute sa vie sera consacrée à retrouver l’objet sacré et quand devenu vieux après un long périple de Rome à Byzance, il le retrouve, il lui faudra user d’un stratagème aux limites de sa foi religieuse pour le mettre à l’abri et le rendre à son peuple.
Rachel contre Dieu, le second texte, évoque le destin de la fille de Laban, la sœur cadette de Léa, seconde femme de Jacob, dans la Genèse. Par abnégation envers son père et son Dieu, Rachel donnera Jacob qu’elle aime depuis plusieurs années, en épousailles à sa sœur, afin que soit respectée la tradition voulant que la sœur aînée soit mariée la première. Ce qui nous vaut une diatribe assez gonflée de Rachel s’adressant à l’Eternel dans des propos musclés quand elle sera contrainte à laisser sa place à sa sœur, « Ne m’as-tu pas entendue, Dieu omniprésent, ne m’as-tu pas comprise, toi qui comprend tout, ou bien faut-il que je t’explique mes paroles (…) Ecoute donc, Dieu dur d’oreille… »