Valabregue Antoine - 01/01/2015
Jouer du sujet et de la situation, tel est l'enjeu que j'aimerais partager avec vous pour cette année en cours.
Le sujet est ce qui marque l'évolution spécifique de cet animal étrange qu'est l'homme. Apparu il y a 27 siècles de façon concomitante en Chine et en Grèce, il s'est déployé de façon très différente en Orient et en Occident. Le sujet, qui a connu une percée spectaculaire avec le Christ, est ce qui, depuis la Renaissance, constitue le fer de lance de la Liberté. La Liberté étant le nom du mythe qui se substitue à celui de l'Amour qui a, somme toute, montré ses limites à travers notamment tous les massacres. A l'époque de la liberté, il s'agit de se respecter, de se faire respecter, ce qui nécessite une autre énergie, une autre écoute que celles nécessaires à l'amour.
La situation, c'est ce dans quoi le sujet déploie son existence. Aujourd'hui, au plan mondial, elle est dominée par la non prise en compte du long terme via la question climatique, l'acidification des océans, les déforestations massives, la non conscience de la finitude des matériaux qui participent de notre niveau de vie, la montée en puissance d'une chimie qui détruit les équilibres vivants et conduit à une explosion des épidémies en tous genres, la finance à la nano seconde, la fin du travail, et tout ce qui est lié à l'adoration de la marchandise.
Vouloir confiner les sujets à de simples exécutants dignes d'être remplacés par des robots est un leurre, croire qu'on peut ignorer la situation en est un autre. C'est entre ces deux écueils que devrait s'édifier un nouveau positionnement.
Les drames des sujets ont pour nom l'histrionisme qui alimente la représentation permanente, les délires paranoïaques( qui engendrent les rigidités) et schizoïdes(qui déploient les évitements) comme le rappelle avec bonheur une des étoiles montantes de notre époque : Cynthia Fleury. Ne nous y trompons pas l'hyper narcissisme cache un profond désespoir d'impuissance face à la situation.
Voici un cocktail possible pour réduire ces pathologies.
- Faire l'effort de se centrer au voisinage de l'essentiel. Ne pas hésiter, pour cela, à élargir et rétrécir l'espace et le temps relatifs à une question.
- Respirer toujours plus profondément devant et derrière le tronc, s'asseoir sur les ischions, marcher en étant attentif à ses appuis. Etre attentif au rythme.
- Faire des diètes régulières face à toutes les addictions que nous repérons.
- Pratiquer la pédagogie du détour. ?
- Offrir quelque chose de soi à toute personne en détresse.
- Cesser de se culpabiliser inutilement, de dénigrer, et se responsabiliser le plus souvent.
- Contacter la beauté du monde.
Tenter, sur ces bases, d'élaborer des solutions collectives. Nous vous en proposerons très bientôt.
Portez vous bien.