Le mangaka propose une visite du Musée du Louvre pas comme les autres, bien loin d’une foule qui cherche à tout prix à croiser le sourire de la Joconde. Chaque œuvre d’art semble ainsi habitée par un esprit et c’est en compagnie de ces « Gardiens du Louvre » que l’auteur plonge le lecteur dans une dimension située entre rêve et réalité. Voyageant dans les limbes oniriques de l’imagination de son personnage, Jirô Taniguchi offre non seulement une balade onirique au sein du musée, mais également plusieurs voyages à travers le temps, à la rencontre d’artistes tels que Corot ou Van Gogh.
Découpé en plusieurs chapitres, l’album invite tout d’abord à s’attarder sur l’œuvre de Jean-Baptiste Camille Corot, sans oublier de faire le lien avec son pays natal à travers le peintre nippon Asai Chû. Puis il décide d’aller fouler les allées du jardin de Daubigny en compagnie de Vincent Van Gogh. Si la rencontre avec Antoine de Saint Exupéry est plus anecdotique, j’ai par contre beaucoup aimé le chapitre consacré à l’évacuation des œuvres du Louvre en 1939, une sauvegarde que l’on doit principalement à Jacques Jaujard, directeur des Musées Nationaux pendant l’occupation.
Si Jirô Taniguchi livre une nouvelle fois une histoire contemplative, onirique et poétique, comme lui seul sait le faire, son intrigue manque cependant de liant et de rythme pour faire de cet album un incontournable. Visuellement, la finesse du trait du mangaka, rehaussé par une mise en couleurs toute en douceur, continue néanmoins de séduire.