01 janvier 2015
Le dimanche 28 décembre de l'année dernière (ok, dit autrement ca fait juste 3 jours à peine), alors que l'hiver se faisait glacial et venteux comme jamais ( comment ca, ca a pas trop changé?), je suis allé vaincre mes réticences et ma frilosité légendaire pour aller m'aventurer, avec ma princesse sous le bras, voir la dernière de la comédie musicale « Le Roi et moi » qui se jouait au théâtre de la Croix-Rousse, coproduction de l’Opéra de Lyon et le Théâtre de la Croix-Rousse.
Il faut savoir que Le Roi et Moi, un des grands classiques de Broadway, s’inspire au départ de l’histoire vraie d’Anna Leonowens, une britannique ayant été recrutée comme gouvernante des enfants du roi de Siam (la Thaïlande actuelle) dans les années 1860.
Jean Lacornerie, le directeur du Théatre de la Croix Rousse, qui nous propose régulièrement des adaptations à la fois respectueuses mais personnelles de comédies musicales qui ont cartonné à Boradway, met en scène ce choc de la rencontre entre des cultures et des visions du monde différentes, de la place de la femme dans la société à l’utilisation de l’esclavage.
D’après les mémoires très romancés de l’anglaise Anna Leonowens qui fut préceptrice dans les années 1860 des enfants du roi de Siam, Rodgers et Hammerstein créèrent en 1951 une comédie musicale à Broadway.
Personnellement je connaissais l'histoire, mais je n'avais lu ni les mémoires de la preceptrice ni vu la comédie musicale new yorkaise..Ma seule référence, c'était Anna et le roi, ce film très holywoodien réalisé en 1999 avec
Jodie Foster et Chow Yun Fat et j'avais trouvé l'intrigue un peu mièvre et pas follement interessante.Mais est ce que par j'ai retrouvé une âme d'enfant depuis que j'en ai ou bien est ce parce que cette intrigue sied bien mieux à une comédie musicale avec de beaux décors et de beaux costumes, mais toujours est il que 15 ans après cette histoire m'a vraiment enchanté et l'heure 40 passée en compagnie de la cour de Siam a été un ravissement total. L’affrontement mêlé d’admiration de deux fortes personnalités et dans le choc de deux cultures est particulièrement bien mis en valeur, et on apprécie particulièrement l'’utilisation des accessoires qui arrive parfaitement à prendre le meilleur d'un décor assez épuré (pas de palais fastueux) : un voile agité représente un fleuve bouillonnant , des ombres chinoises montrent la menace animal qui rode....Le clou de ce conte fée matiné de comédie musicale est assurément une mise en abyme aux trois quarts de la pièce, une pièce dans la pièce, la représentation à la manière asiatique de « La case de l’oncle Tom », dénonçant habilement l’esclavage et la tragédie des séparations.
On peut dire que ean Lacornerie a ce talent à savoir s’entourer d’artistes de qualité à tous les niveaux.Catherine Séon livre quant à elle une bien belle prestation musicale.Si les dialogues sont joués en français, les chansons écrites par
Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II sont chantées en anglais, et même si il y avait surtitrage, ma fille avait un peu de mal à suivre l'histoire vu que comme dans toute bonne comédie musicale, les dialogues chantés sont partie prenante de l'intrigue). Mais elle a compensé en admirant le bel orchestre qui nous faisait face, et le choeur de la maîtrise de l’opéra de Lyon qui nous ont livré une version vraiment épatante des standarts de Broadway. Le roi de Siam est interprété par un Jacques Verzier (habitué du Théâtre de la Croix Rousse) terriblement charismatique, dont la ressemblance avec Yul Bruner est assez édifiante et particulièrement bien vue. Pour lui faire face, Edwige Bourdy dans le rôle de cette institutrice féministe avant l'heure donne parfaitement le change , toute à la fois pleine de conviction et sensible.. Bref, une nouvelle adaptation et très réussie d’un spectacle de Broadway. ITW Le Roi et moi