Il y a tout juste un an, la maladie à virus Ebola refaisait son apparition avec un premier cas en Afrique occidentale. Ces chercheurs du fameux Institut Robert Koch (Berlin) qui ont passé 4 semaines sur le terrain, en Guinée, à proximité de foyers d’infection, suggèrent aujourd’hui les chauves-souris insectivores comme réservoirs plausibles du virus et sources d’infection. Leurs conclusions dans la revue EMBO Molecular Medicine.
Au 28 décembre, le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fait état de 19.497 cas confirmés, probables et suspects dont 7.588 décès -sous réserve de sous-déclaration-. 8 pays auront été touchés, dont, plus fortement la Guinée, le Liberia, le Mali et la Sierra Leone ainsi que le Nigeria, le Sénégal, l’Espagne et les Etats-Unis d’Amérique où l’épidémie a pu être éradiquée. Cependant la transmission se poursuit, avec, sur la dernière semaine, 894 nouveaux cas et 673 décès.
Le 29 Décembre, le gouvernement écossais a également annoncé un cas chez un professionnel de santé de retour en Écosse via Casablanca et Londres Heathrow.
Par contact avec la faune ? On sait que les virus Ebola sont d’origine zoonotique, transmis à la population humaine soit par contact avec la faune ou par contact direct avec les chauves-souris, explique le chercheur Fabian H. Leendertz de l’Institut Robert Koch, qui a dirigé l’étude.
Les chercheurs ont surveillé les populations de grands mammifères en Guinée mais n’ont trouvé aucune preuve d’une flambée concomitante.
La seconde voie d’infection la plus plausible est le contact direct avec les chauves-souris. L’équipe a donc évalué sur le terrain en Guinée en Avril 2014 l’exposition humaine aux chauves-souris, étudié la faune locale et capturé différentes espèces de chauves-souris.
Les chauves-souris frugivores souvent soupçonnées d’être un réservoir du virus Ebola ont été éliminées des sources possibles de l’infection, tout comme le principe d’une transmission alimentaire, en raison des caractéristiques des cas concomitamment constatés à proximité du site de l’étude.
Les chauves-souris insectivores à queue libre, dont certaines colonies sont retrouvées à proximité de cas index, en particulier dans certains arbres (Voir visuel) sont en revanche identifiées, sur le terrain, comme des réservoirs plausibles du virus et comme une source possible d’infection.
Source: Embo Molecular Medicine Dec, 2014 doi: 10.15252/emmm.201404792 Investigating the Zoonotic Origin of the West African Ebola Epidemic
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