Comme je m’ennuyais l’autre jour, j’ai cherché un sujet de chronique rasant ; je suis alors tombé pile
poil sur le poil.
J’ai pris celui que j’ai dans la main, l’ai trempé dans l’encre et me suis mis à écrire.
C’est bien connu, l’écrivain dans ses œuvres se met à poil.
Imaginez donc tous ces écrivains à poil (pas forcément des Portugais, qui, paradoxalement, n’écrivent pas plus que les autres), imaginez-donc ces écrivains à
poil, c’est chaud, c’est torride ; c’est d’ailleurs la fonction du poêle.
Pourtant le poil dégoûte, il a une mauvaise réputation, fait sale, les gens s’empressent de le retirer, de l’épiler.
Qu’ a t-il donc de spécial ce poil pour qu’on veuille lui coupe l’herbe sous le pied.
Le poil est un symbole masculin à priori ; serait-ce que l’homme représente le mal et qu’ainsi on souhaiterait en détruire toute trace ; il représente
aussi la bête qui est en nous dont on aurait honte, histoire de ne pas faire la malin.
Du coup, les poils poussent toujours plus fort pour tenter de prendre l’apparence du cheveu, qui, lui, est bien vu mais on le rase avant ; c’est
injuste !
Le poil est en voie d’extinction ; sur la planète corps, on compte trois réserves protégées bien qu’il y ait parfois du braconnage.
Ces réserves sont, tout d’abord la tête, qui retient les plus grands spécimens à ce jour et qui font l’objet d’attentions particulières et soutenues de la part des
gardes forestiers à savoir les coiffeurs.
En second lieu, on trouve la zone sous scapulaire , zone qui aisselle du thorax ; c’est une réserve humide avec des espèces de poils plus courts ; comme
quoi l’humidité n’est pas propice à leur croissance.
Ces poils là, sont mal vus, puisque cachés mais aussi parce qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté et reçoivent en guise de réprimande des pesticides et autres
bactéricides odoriférant pour se faire pardonner.
La dernière réserve, quant à elle, est en zone tropicale humide, en région pubienne ; comme on l’a vu plus haut, la longueur des poils étant inversement
proportionnelle à l’hygrométrie, les poils pubiens sont de loin les plus courts.
Ils font néanmoins l’objet d’un dégoût prononcé dans l’opinion pubique, publique je veux dire alors que par ailleurs très frisés…euh… très prisés.
A noter que ces poils sont d’une importance capitale, ce n’est peut-être pas l’adjectif qui convient le mieux, puisque à eux seuls ils sont témoins de l’histoire de
l’humanité.
Versez donc de l’argent à Greenpoil qui s’occupe de leur défense, tout en sachant que l’argent n’a pas d’odeur et que donc, les poils non plus !
Alors cessons d’être rasant envers les poils et poilons-nous à nous les dresser sur la tête et ailleurs,.. alouette !
© Cébéji