En guise d'entrée en matière, jetons d'abord un coup d'œil sur les billets de « C'est pas mon idée ! » que vous, lecteurs, avez le plus appréciés. Dans le top 10 des nombres de vues, AXA se distingue en occupant la moitié des places, avec des sujets aussi variés que son premier hackathon (avec Salesforce), son partenariat avec Facebook, sa nouvelle application mobile universelle « Mon AXA », le lancement de son produit e-réputation pour les entreprises ou encore sa stratégie numérique globale.
Cette domination écrasante ne doit pas surprendre : l'entreprise donnait le ton dès le mois de janvier et ses efforts pour se transformer en « leader du digital » ne se sont jamais relâchés tout au long de l'année. Il s'agit également d'un indicateur d'un autre changement important. En effet, le secteur de l'assurance, jusqu'alors relativement timide par rapport à l'innovation, s'est brusquement réveillé et a multiplié les initiatives. Un billet sur la menace émergente de Google, aussi dans le top 10, confirme la prise de conscience.
Malgré son hégémonie sur le classement, AXA n'occupe pas la première marche du podium. Et je dois avouer que le sujet le plus consulté m'a surpris. C'est à Fivory, le porte-monnaie virtuel du Crédit Mutuel-CIC, que revient cet honneur. Ainsi, en dépit des hésitations et de l'absence de réel engouement sur le marché, les solutions de paiement par mobile continuent à fasciner. Sans surprise, le nouveau venu ne fait plus beaucoup parler de lui, alors qu'il n'est toujours utilisable qu'à Boulogne-Billancourt, 8 mois après son lancement en fanfare.
Pour faire bonne mesure, le déploiement de « beacons » dans les agences du Crédit Mutuel Arkéa, en troisième position, marque l'éveil de la curiosité vis-à-vis de ces balises, dont la plupart des banquiers se demandent encore quel pourra être l'usage. Dans un autre registre, le tollé qu'ont suscité les velléités exprimées par ING (aux Pays-Bas) d'exploiter commercialement les données de ses clients a fortement retenu l'attention, probablement parce que toutes les grandes institutions ont des projets du même ordre.
Ce panorama ne serait pas complet sans le billet du top 10 qui traite d'innovation (en tant que sujet à part entière) et, plus particulièrement, des profils qui la paralyse dans les grandes entreprises. Alors que les lecteurs du blog sont habituellement plus attirés par les actualités concernant leurs confrères et concurrents, cette intérêt sensible pour un thème plus générique mérite d'être noté…
Je souhaite compléter ce hit-parade par 3 grandes tendances qui me semblent se dégager de cette année 2014. En premier lieu, la multiplication des hackathons dans les grands groupes (AXA, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa, Société Générale, Banque Populaire, BNP Paribas…) illustre une volonté de plus en plus manifeste de changer les habitudes et les cultures, afin de rendre les organisations « génétiquement » innovantes face à un monde qui évolue à une vitesse extraordinaire.
Autre motif de satisfaction, la « FinTech » à la française prend de l'ampleur, avec un nombre croissant de startups (au hasard : Inspeer, Finexkap, Paymium ou Anatec), désormais capables de concevoir et concrétiser des modèles originaux et qui parviennent (quoique encore difficilement) à faire financer leur développement. En revanche, les applications des « big data » n'ont pas connu la généralisation attendue, l'heure semblant toujours être aux expérimentations.
Il reste à espérer que 2015 sera aussi fertile, et tout laisse penser que tel sera le cas. Sans vouloir tomber dans le jeu des prédictions, il paraît raisonnable d'imaginer que les objets connectés vont progressivement devenir un enjeu majeur, d'abord pour les compagnies d'assurance, et que les frémissements déjà observés autour des crypto-monnaies (le Bitcoin et la « blockchain ») s'apprêtent certainement à déboucher sur des initiatives, au moins dans quelques banques.
En attendant ces beaux projets (auxquels je rêve de participer), je vous souhaite à tous une excellente année d'innovations !