Pouvoir d'achat : "La vie est plus chère en France qu'ailleurs"
"J'avais envie de parler à la France qui se lève tôt [...], aux personnes qui vont travailler, qui ne cassent pas les abris-bus, qui ne manifestent pas et pourtant qui ont autant de problèmes que les autres. La vie est trop chère, la vie est plus chère en France qu'ailleurs en Europe, ça ne sert à rien de nier cette évidence. Luc Chatel et Christine Lagarde vont défendre dans quelques heures le projet de loi sur la modernisation de l'économie (LME) qui prévoit notamment trois choses : la possibilité pour les fournisseurs et les distributeurs de négocier leurs tarifs, l'instauration de plus de concurrence entre les grandes surfaces, et la création d'une seule entité unique pour garantir la concurrence."
Et Nicolas Sarkozy d'enchaîner sur l'UE : "Je veux faire bouger la règle européenne. Je veux une fiscalité à 5,5 % pour tous les immeubles à haute qualité environnementale, ainsi que pour la restauration et les disques, et sur les vidéos. Il n'y a aucune raison que pour les livres la TVA soit à 5,5 % et pas pour les disques, qui sont un bien culturel aussi. C'est une réponse à moyen terme."
"Je veux mettre le paquet sur les énergies renouvelables"
Interrogé sur l'augmentation du prix des carburants, Nicolas Sarkozy reconnaît que "quand on fait son plein, on est affolé par l'augmentation des prix. Le pétrole a quasiment triplé, c'est en voie de quadrupler [...] Ayons le courage de dire aux Français que ça ne va pas s'arranger. La demande est de plus en plus forte et l'offre n'augmente pas." Pour y faire face, Nicolas Sarkozy propose trois réponses : "Je veux mettre le paquet sur les énergies renouvelables, je veux faire pour les énergies renouvelables ce que de Gaulle avait fait pour l'énergie nucléaire. Il y a aussi les économies d'énergie, c'est tout ce qu'on a fait avec Jean-Louis Borloo. Je vais me battre à Bruxelles pour qu'il y ait une fiscalité à 5 % pour tous les produits propres."
"Il n'y aura pas de politique de rigueur"
Nicolas Sarkozy ne fait pas de mystère de ses intentions. "Je souhaite maîtriser les dépenses pour que chaque centime d'euro soit bien utilisé, et en même temps, que dans la colonne des recettes cela augmente. Il n'y aura pas de politique de rigueur : non pas pour des raisons idéologiques, car cela échoue [...] Des gens très brillants et très honnêtes et très compétents s'y sont essayé bien avant moi. M. Barre a fait pendant cinq ans une politique qui a été communément décrite comme une politique de rigueur. Les Français attendent de moi des résultats, et pas une politique au jour le jour. Ça ne m'amuse pas de dire aux Français de cotiser 41 ans, mais ces réformes doivent être faites."
"Mon travail, c'est le plein-emploi, pas de gérer le chômage"
Nicolas Sarkozy a de nouveau vanté "la réforme que nous allons faire sur les chômeurs". "Le chômage va continuer de baisser. On est à 7,5 % [de chômeurs] [...] Mon travail, c'est le plein-emploi, pas de gérer le chômage. Il faut indemniser ceux qui n'ont pas d'emploi, mais ceux qui n'ont pas d'emploi doivent accepter l'emploi qu'on leur propose, sinon ils seront sanctionnés [après deux refus, NDLR] ou alors c'est injuste à l'endroit de celui qui travaille", a-t-il dit. Avant d'expliquer : "Je comprends les attentes, je suis le réceptacle de toutes ces attentes. J'espère que vous voyez qu'on est en train de faire bouger la France, de faire changer la France pour que chacun ait un emploi."
"Ce qu'on a fait commence à porter ses fruits"
Nicolas Sarkozy s'est montré optimiste face à la situation économique internationale en mettant l'accent sur ses résultats enregistrés par la France. "Depuis 13 mois que je suis à l'Élysée, le prix du pétrole a doublé, et en plus on a la crise des subprimes [...] Mais ce qu'on a fait commence à porter ses fruits, puisque la croissance est de 2,2 %, et de 0,64 % pour le premier trimestre [...] La baisse du chômage va continuer", selon le chef de l'État.
"Il y aura toujours une durée hebdomadaire du travail en France de 35 heures"
Questionné sur la possibilité de rétablir l'équilibre des finances publiques dans un contexte tourmenté, le président de la République met l'accent sur le travail : "La cohérence du tout, c'est d'augmenter la production de richesse. Je suis partisan de maintenir une durée hebdomadaire du travail. Il y aura toujours une durée hebdo du travail en France à 35 heures. En revanche, je souhaite faire sauter tous les verrous qui empêchaient les Français de travailler. Je veux augmenter la recette, la richesse, le travail sur la base de la liberté de choix. Prenant l'exemple de l'activité touristique, Nicolas Sarkozy demande : "Est-ce que c'est normal que les touristes étant là le dimanche, les magasins soient fermés le dimanche ?"
"Consacrer les recettes supplémentaires de TVA sur les produits pétroliers à un fonds d'aide"
"Je veux consacrer les recettes supplémentaires de TVA sur les produits pétroliers à un fonds pour venir en aide aux Français les plus touchés par la hausse du pétrole. Ces recettes supplémentaires comprises entre 150 et 170 millions d'euros par trimestre seront affectées à ce fonds à partir d'un certain niveau dont nous allons débattre au sein du gouvernement. Je veux poser à nos partenaires européens la question : si le prix du pétrole continue à augmenter, est-ce qu'on ne doit pas suspendre la fiscalité pour sa part TVA sur le prix du pétrole ?".
Retraites : "Le passage à 41 annuités de cotisations est non négociable"
Nicolas Sarkozy s'oppose à la proposition de la présidente du Medef. "Laurence Parisot a le droit de demander de différer l'âge de la retraite à 63 ans et demi. Elle a le droit de dire ça. Mais je ne le ferai pas. Je ne l'ai pas proposé pendant la campagne présidentielle, donc je ne le ferai pas. Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Français. Je mets en oeuvre tout ce que j'ai promis. Le passage à 41 annuités de cotisations est non négociable."
"La solution pour répondre au malaise de la fonction publique, c'est de payer mieux les fonctionnaires"
"Pour réduire la dette et le déficit d'un pays qui présente un budget en déficit depuis 35 années", Nicolas Sarkozy réaffirme que "la question du non-remplacement d'un départ sur deux de fonctionnaires à la retraite, ce n'est pas négociable." [...] "Si l'augmentation du nombre d'enseignants était la solution, je me demande pourquoi ils ne sont pas plus heureux : cela fait vingt ans qu'on parle du malaise enseignant, des élèves qui sortent du système en en maîtrisant pas les savoirs fondamentaux, et qu'on continue à embaucher." [...] La solution pour répondre au malaise de la fonction publique, c'est de payer mieux les fonctionnaires. Si les effectifs continuent à augmenter, on paiera moins bien."
"Pas d'augmentation de la redevance télé"
Nicolas Sarkozy a catégoriquement exclu toute augmentation de la redevance audiovisuelle pour compenser la suppression annoncée de la publicité dans l'audiovisuel public. "Je me suis engagé toujours à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation de la redevance. Moi, ma politique, c'est de diminuer les taxes, les prélèvements, de libérer le travail."
"Je vais organiser des é tats généraux de la presse"
Nicolas Sarkozy souhaite la réunion d'états généraux de la presse écrite, radio et audiovisuelle, pour trouver des solutions aux problèmes économiques de la presse, en favorisant le portage à domicile des journaux et en multipliant les points de vente. "La démocratie ne peut pas fonctionner avec une presse qui serait en permanence au bord du précipice économique. Je vais demander à François Fillon de faire des états généraux de la presse, parce que nous avons un immense problème de distribution [...] Le problème d'Internet est considérable. Comment voulez-vous que les gens achètent un journal en kiosque quand il est gratuit sur Internet ? [...] La presse "a un problème de diversification, de seuil [...] Est-ce qu'il faut créer des groupes multimédias, alors qu'aujourd'hui tout est fait pour les empêcher ?", a fait remarquer le chef de l'État.
Armée : "Il y un travail de restructuration à faire et je vais le faire"
Sur la réforme des armées françaises, Nicolas Sarkozy a mis l'accent sur la nécessaire restructuration : "J'ai hérité d'une loi de programmation militaire où il faudrait, si je veux respecter les engagements, mettre six milliards d'euros chaque année dans le seul équipement militaire. Je le dis, il n'en est pas question." "La France ne peut pas baisser la garde. Je le dis aux militaires : je suis le garant, en tant que chef des armées, de l'efficacité de notre appareil de défense", a-t-il déclaré.
Le président de la République a ensuite précisé sa pensée : "Il n'y a plus de service militaire, et il y a le même nombre de bases qu'à l'époque du service militaire. Il va falloir réduire le nombre de bases [...] Est-ce qu'on a besoin de 35 bases aériennes ? Il y a en une quinzaine où il n'y a plus un avion depuis 20 ans ! [...] Je ne baisserai pas la garde sur l'arme nucléaire française, sur l'équipement de nos armées, mais il y a tout un travail de restructuration à faire, et je vais le faire [...] Nos armées nos doivent pas être aveugles. L'armée doit disposer de son propre réseau d'information." Le président de la République a ajouté qu'il présenterait les "grandes orientations" sur la défense à la "mi-juin", et les restructurations "début juillet". Quant à la construction ou non d'un second porte-avions, le chef des armées a dit : "On a un peu de temps, la décision devrait être prise aux alentours de 2011/2012."
RER A : "Il y a un problème de gouvernance dans la région Île-de-France"
Revenant sur la modernisation de la ligne du RER A, aujourd'hui saturée, Nicolas Sarkozy a annoncé que la RATP "mettrait entre 250 et 300 millions d'euros sur un total de 500 millions d'euros". "Je demande au Syndicat du transport parisien [le Stif présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon, NDLR] de faire sa part du travail et de mettre l'autre moitié pour que les travaux commencent tout de suite : qu'on commande les nouvelles rames, et que d'ici à 12 ans, l'ensemble des passagers puissent en bénéficier [...] Il y a un problème de gouvernance dans la région Île-de-France. Je n'accuse personne, mais je ne peux pas être le seul à porter la responsabilité de ce qui va mal."
Pas de "désaccord avec François Fillon"
Le chef l'État est revenu sur sa décision de réunir à l'Élysée, et non plus à Matignon, les représentants de la majorité lors d'un petit déjeuner prévu le mardi : "J'ai pris cette décision en accord avec le Premier ministre", a-t-il précisé, tout en réfutant l'idée d'un "désaccord avec François Fillon".
Marchiani : "Nous verrons s'il y a matière à faire une grâce partielle"
Interrogé sur la demande de grâce dont il a été saisi dans l'affaire du préfet Jean-Charles Marchiani, condamné à 1 et 3 ans de prison ferme pour corruption, Nicolas Sarkozy répond : "Honnêtement, je ne suis pas un enthousiaste des grâces, en tout cas des grâces totales [...] Nous verrons s'il y a matière à faire grâce partielle", a dit Nicolas Sarkozy, sans donner plus de détails.
"Je suis au travail tous les jours pour chaque Français"
En guise de conclusion à cette intervention qui a duré une heure, le chef de l'État a souhaité terminer sur une note positive : "Je comprends l'impatience des Français, mais mon objectif, c'est d'apporter des solutions. Je suis au travail tous les jours pour chaque Français. Le travail entrepris par le gouvernement portera ses fruits. Je ne me donnerais pas tant de mal si je ne croyais pas que cela est possible."
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