La palme d’or attribuée à “Entre les murs” de Laurent Cantet d’après l’œuvre de François Bégaudeau qui joue le rôle principal du film est une bouffée d'air pur dans le contexte actuel de dénigrement de l'école. Celui-ci décrit durant une année les relations entre un enseignant de Français et des élèves de 4ème “entre les murs” de la salle de classe.
Après "être et savoir", cette classe en apprend beaucoup plus sur l'école que nombre de discussions oiseuses ou de reportages démagogiques qu’on a connu plus négatif sur l’école ! Sean Penn, son président, a expliqué que le jury avait été «unanime» sur la Palme d'or : «Le film a une écriture magique, sa générosité est magique, tout était magique.»
C'est au Collège Françoise Dolto dans le XXe arrondissement que le film a été tourné. On imagine, aujourd'hui, aisément la fierté de la communauté scolaire de ce collège !
On ne peut que se réjouir de l’accueil critique réservé à ce film. On ne peut qu’espérer qu’il ait le succès qu’il mérite auprès du public. Sans vouloir faire de la ”récupération”, on peut dire que cet événement vient à point dans le débat sur l’école. Laurent Cantet est un cinéaste qui a un œil “sociologique” particulièrement aiguisé et qui sait montrer la complexité des situations. On est bien loin avec lui du manichéisme et des clichés tant répandus aujourd’hui.
Quant à François Bégaudeau, auteur du livre, scénariste et acteur, on l’a déjà entendu dans des émissions s’opposer aux “déclinologues” de l’école si prompts à voir des “barbares” dans ces jeunes qui ne correspondent plus aux normes de l’école d’autrefois. il déclarait Dimanche soir : “Tous ces gens qui prétendent juger la jeunesse, qui représente quand même des millions de personnes, en deux ou trois aphorismes, ça leur fera du bien de prendre des nouvelles de la jeunesse ”.
Alors oui, on peut se réjouir que le cinéma, après “Ça commence aujourd'hui”, “Etre et avoir” et “L’esquive s’intéresse à nouveau à l’école de si belle façon à l’heure où l'école est si maltraitées.