Un film de Bertrand Tavernier (2013 - France) avec Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Anaïs Demoustier, Julie Gayet, Thierry Frémont
Rigolo dix minutes.
L'histoire : Quai d'Orsay. Le Ministère des Affaires Etrangères. Arthur entre au service du ministre pour lui écrire ses discours. Bienvenue dans un univers kafkaïen où tout le monde raconte n'importe quoi, tout le monde écrit n'importe quoi, tout le monde travaille en doublon, en triplon, en quadruplon... efficacité à la française.
Mon avis : Serais-je un bonnet de nuit ? Encore une comédie dont il me semblait avoir entendu beaucoup de bien. Me serais-je trompée ? Ou bien suis-je un affreux bonnet de nuit, incapable de rire de quoi que ce soit ? Non, pourtant. Je passe dans mon entourage pour un clown ; depuis que je suis petite, j'adore faire rire tout le monde, à l'école (j'étais souvent punie pour "dissipation"), au boulot, auprès de mes amis et aujourd'hui de mes petits-enfants qui me disent que je suis un peu folle. Alors pourquoi la comédie française n'a-t-elle quasiment jamais aucune prise sur moi ?
Ce truc est amusant pendant dix minutes. Effet de surprise, les délires de l'administration française (tellement vrai !), l'absurdité totale... ça ferait un bon sketch. C'es d'ailleurs issu d'une BD, qu'on met à peine un quart d'heure à lire. Mais 1h55... ça se répète à l'infini, toujours la même chose du début jusqu'à la fin !
La seule bonne surprise : Thierry Lhermitte, que je trouve d'habitude assez mauvais acteur et qui, ici, m'a vraiment amusée. Les points sont pour lui, pour Julie Gayet, sexy vache impecc, et Niels Arestrup, génial en homme désabusé par la folie ambiante mais qui tente toujours de faire entendre LA juste réalité.
Franchement Tavernier peut faire beaucoup mieux.
Une scène m'a fait rire : le coup des stabylos !
A noter que la BD s'inspirait du vrai ministre Dominique de Villepin, et que c'était troublant : s'agissant d'un personnage réel, devait-on en déduire que cela se passait vraiment comme ça au Quai d'Orsay ? De quoi déstabiliser la démocratie ! La satire était féroce, participant de ce total manque de respect désormais librement affiché vis-à-vis des politiques. Ce qui me gêne. Bien sûr, tous des pourris, tout ça, on râle toujours après eux, et on apprend jour après jour leurs coups pendables. Il n'empêche que toute société a besoin de chefs, et qu'il faut un minimum de respect pour ces fonctions, selon moi. Sinon, c'est l'Anarchie qui triomphera... et là, bonjour le progrès social, vous verrez. Vous faites comme vous voulez, mais moi je reste comme mes parents m'ont appris : respectueuse. Et si je rencontre le président, je lui dirai "Bonjour Monsieur le Président", même si je doute fortement de son action. Je n'avais pas compris pourquoi la BD s'en prenait aussi violemment à un ministre, pas pire que les autres.
Alors, revoyons voir ces fameuses critiques...
Mes souvenirs étaient bons. La presse crie globalement au génie. "Le plus grand bonheur de "Quai d'Orsay" est dans la présence au sein du mêm film d'une tension jamais résolue, d'un explosif mélange des antagonismes." (Positif) ; "La bande dessinée co-signée par Abel Lanzac et Christophe Blain est devenue un petit bijou de rire cinématographique." (20 minutes) ; "servi par un montage nerveux qui nous maintient dans un état de veille permanent et une grande inventivité dans la réalisation (split screen, caméra mouvante) vibre, trépigne, éclabousse même, le tout pour notre plus grand plaisir. Un authentique coup de maître. (AVoirALire) ; "magnifiquement adapté de la BD au titre éponyme. C’est drôle, brillant, intelligent et d’une rare justesse." (Ecran Large) ; "Dans ce huis clos en or, Tavernier orchestre un vaudeville malicieux, juvénile, incroyablement rythmé, où monsieur le ministre fait claquer les portes comme personne." (Télérama)... Bien, bien, bien... je suis complètement larguée, moi !
Les internautes sont beaucoup plus partagés, certains disent même qu'ils ont quitté la salle avant la fin. 880 000 entrées cependant.