[Critique] COMMENT TUER SON BOSS 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Horrible Bosses 2

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Sean Anders
Distribution : Jason Bateman, Jason Sudeikis, Charlie Day, Jennifer Aniston, Jamie Foxx, Chris Pine, Christoph Waltz, Kevin Spacey, Jonathan Banks, Kelly Stables…
Genre : Comédie/Suite
Date de sortie : 24 décembre 2014

Le Pitch :
Désormais libérés de leurs horribles patrons, Nick, Dale et Kurt décident de monter leur propre boîte en misant tous leurs deniers sur un concept de pomme de douche révolutionnaire. Un puissant investisseur se montre très vite intéressée par l’idée mais s’empresse de rouler les trois amis dans la farine. Acculés, ces derniers décident alors de kidnapper le fils de l’homme d’affaires, et de réclamer une rançon afin d’éviter la banqueroute et de reprendre le contrôle de leur entreprise…

La Critique :
Succès aidant, Comment tuer son boss ?, malgré son caractère plutôt anecdotique, a eu droit à une suite. Le distributeur français, bien embarrassé, n’a alors pas eu d’autres choix que de conserver le même titre et d’y accoler un « 2 ». Et tant pis si le nom du long-métrage ne veut plus rien dire. Ce n’est pas la première fois qu’une tel truc se produit et ce ne sera certainement pas la dernière.
Comment tuer son boss 2 est là et non, ce coup-ci, contrairement à ce qui est indiqué, personne ne doit être tué. Cette suite se concentre sur un kidnapping en bonne et due forme, orchestré par les trois bras cassés du premier volet, toujours incarnés par Jason Bateman, Charlie Day et Jason Sudeikis. Des types toujours aussi débiles et encore plus insupportables, dont le principal « mérite » est de parvenir à tirer en permanence le film vers le bas. Surtout en ce qui concerne Charlie Day et dans une moindre mesure Jason Sudeikis. Jason Bateman lui, semble comprendre qu’il s’est fourvoyé en acceptant de tourner dans cette suite et plane un peu, l’air hébété, vaguement concerné par ce qui se passe autour de lui et plus ou moins indifférent face à l’abattage de ses deux collègues survoltés.

Sean Anders, le réalisateur, n’est visiblement pas populaire pour sa direction d’acteurs. Ces derniers ont alors largement improvisé, si on en croit le dossier de presse du film. À l’écran, à vrai dire, ça se voit un peu tant Comment tuer son boss 2 est constamment plombé par d’interminables échanges verbaux entre les trois protagonistes principaux. Des dialogues peu inspirés, au mieux amusants, jamais vraiment hilarants et souvent véritablement irritants par leur vacuité. Rajoutez à cela le jeu complètement aux fraises de certains comédiens (Charlie Day encore et toujours) et c’est le pompon. Sachant que les trois comédiens squattent en permanence l’écran, et semblent prendre un malin plaisir à rallonger la durée d’un film qui aurait mérité plus de coupes franches, et la coupe est pleine. Non seulement Comment tuer son boss n’est pas spécialement marrant, mais en plus il traîne en longueur. Trop en tout cas vu son histoire si peu intéressante.

Téléphoné, le script reprend la même dynamique que celle du premier épisode. Le changement de réalisateur n’y change rien car au fond, on est précisément devant une œuvre qui ne se distingue pas par sa personnalité. À tous points de vue, Comment tuer son boss 2 relève de la production de studio lisse, molle et anecdotique. Un sentiment renforcé par les apparitions totalement inutiles de Jennifer Aniston (uniquement là pour sortir des saloperies inhérentes à son rôle de nymphomane incurable), de Kevin Spacey et de Jamie Foxx, seulement présents pour assurer le lien avec le premier volet et offrir un supplément de prestige à un long-métrage qui en manque cruellement. Et ce n’est pas Christoph Waltz, méchant de service bien pratique, qui dira le contraire, lui qui s’ennuie sans même essayer de le cacher, dans un rôle creux et superficiel car uniquement basé sur l’image que le comédien renvoie depuis ses coups d’éclats chez Tarantino.
À vrai dire, seul Chris Pine prend son pied. Il bouge dans tous les sens, se tape sur la tronche, nous ressort son sourire ultra-brite et en fait des caisses pour prouver qu’il sait être drôle. À chacun de juger si c’est le cas ou non.
La comédie américaine nous a offert les ZAZ (la série des Y-a-t-il ?), Mike Myers (Wayne’s World, Austin Powers…) ou encore les frères Farrelly (Dumb and Dumber…) et le désormais incontournable Judd Apatow (40 ans toujours puceau…). Parallèlement, certains essayent de surfer sur le succès de ces maîtres reconnus, mais rarement il en ressort quelque chose de bon. Comment tuer son boss 2, à l’instar de son prédécesseur, se place dans le sillage de ces trucs trop tièdes et foutraques, qui ne semblent pas piger que le cabotinage et l’alignement de dialogues vulgaires ne suffisent pas à faire une bonne comédie. Il est avant tout question de timing et quoi qu’on en dise, de raconter une histoire. Traduire la crétinerie et la maladresse à l’écran demande du talent. Les Farrelly y arrivent, Sean Anders non. Son film n’est bien sûr pas une grosse purge infâme mais c’est presque pareil tant il semble condamné d’avance à tomber dans l’oubli. Et c’est effectivement ce qui se passe 5 minutes après le générique de fin. Alors s’il vous plaît, arrêtez les frais, et épargnez nous un numéro 3.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Warner Bros. France

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