Le menu de Noël s’est organisé autour d’une multitude de plats, tous plus savoureux les uns que les autres, et étaient offerts des vins provenant de toutes les régions viticoles, excepté l’Alsace et le Jura.
Dans l'ambiance festive qui est née de cette profusion, des retrouvailles avec les siens et des plaisirs de la bouche, il est bien difficile de décrire scrupuleusement les vins, cepedant trois bouteilles ont attiré notre attention plus que les autres et le recueillement était de rigueur autour du stylo et du carnet. Il s'agit d'un Charmes Godard 2012 qui a accompagné des noix de Saint Jacques rôties à la crème de Maroilles, d'un Cornas de Thierry Allemand, la cuvée Les Chaillots 2006 sur une gigue de chevreuil, et un Rabaud-Promis 1990 pour les desserts.
Les accords mets/vins ont été laissés à la libre appréciation des convives puisqu'il était possible de revenir sur une bouteille, au grè de ses envies ou de ce qu'inspirait le plat. Néanmoins ils ont été pensés avec justesse.
Il a été possible par exemple d'apprécier un Coteaux-du-layon avec un millefeuille au foie gras.
Les photos représentent les mises en bouche, le millefeuille au foie gras et les noix de Saint Jacques.
Farandoles de desserts
Francs-Côtes de Bordeaux : Les Charmes Godard.
Bouteille ouverte juste avant le service
La robe offre une couleur jaune pale, avec des reflets or, le nez élégant et expressif évoque les fruits de la passion, le citron, avec des notes florales et de menthe. La bouche est délicatement charnue, le vin se dimensionne dans un centre, bien tenu par une colonne vertébrale acide « mûre » qui met en valeur les fruits, et allonge une finale, bien dessinée, tonique, persistante (fruits et fleurs), ponctuée de légers amers agréables (peaux d’agrumes) . Noté 15,5, même note plaisir. Un vin qui s’est étoffé depuis sa mise en bouteille et notre première dégustation.
Cornas : Thierry Allemand : Chaillot 2006 (Magnum)
Le magnum a été mis dans deux carafes, quatre heures avant d’être servi
La robe est assez profonde, de couleur sanguine à violine. Encore un peu réduit (plus du tout le lendemain) le vin laisse entrevoir à l’agitation des arômes de cassis, de mûres sauvages, d’épices variées (dont un poivre fin) avec des notes florales (violettes) et de léger goudron. La bouche est élégante, les tannins fins et mûrs, enrobés d’une chair bien formée, se trament dans un corps plein et fuselé, agrémenté de fruits noirs expressifs et épicés. La finale est persistante, soutenue, fraîche, autoritaire (tannins un peu plus fermes), fruitée, épicée, avec une note florale (violette). Noté 16, note plaisir 15,5
Sauternes : Rabaud-Promis 1990
La robe de teinte or soutenu est brillante. Le bouquet est intense et complexe avec des arômes d’abricot rôtis, d’orange confite, de safran, de dattes, de fruits secs, de miel et des notes de léger curry. La bouche est très moelleuse, onctueuse, ample et dense, dans un milieu de bouche, rehaussée d’intense fruits rôtis signant un beau et net botrytis. La finale est longue, nette, précise, appuyée, très harmonieuse, porté par une fraîcheur de bon aloi, complexe avec la rémanence des saveurs décelées à l’olfaction. Noté 17, même note plaisir.