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De nouveaux champs d'applications pour le protocole bitcoin?

Publié le 30 décembre 2014 par Pnordey @latelier

La start-up Blockstream travaille actuellement sur une nouvelle technologie capable d’utiliser le protocole Bitcoin pour sécuriser toute forme de contrats ou la détention d’actifs financiers. LinkedIn et SunMicrosystems ont investi plusieurs millions dans la start-up.

Depuis sa création en 2009, le Bitcoin est devenu un réseau informatique surpuissant, capable de stocker des milliers de gigaoctets de données grâce à des “mineurs”, qui abritent les données sur leurs serveurs. Les 13,5 millions de bitcoins aujourd’hui présents sur le réseau sont valorisés 4,7 milliards de dollars. Et ce malgré la volatilité de cette crypto monnaie et les faiblesses techniques qu’elle engendre; raisons notamment pour lesquelles le Bitcoin ne s’est pas encore répandu dans le monde entier.

La principale innovation selon beaucoup d’experts réside dans la construction d’une “blockchain”, registre des transactions dans le réseau, elles-mêmes hébergées dans des serveurs partout dans le monde. La start-up Genecoin ambitionne pour sa part de stocker l’ADN dans ce réseau et permettre “l’immortalité digitale”. Il existe aussi des “sidechains”, chaînes de blocs orphelins, créées lorsque deux blocs sont générés dans un intervalle de temps très court.

La start-up Blockstream, compte exploiter ces "sidechains" pour développer de nouvelles fonctionnalités. Pour ce faire, elle a développé une technologie capable de faire transiter de façon sécurisée les bitcoins de la “blockchain” vers les “sidechains”. Par exemple, comme l’explique Adam Back, cryptographe et co-fondateur de Blockstream, il sera possible d’utiliser les “sidechains” pour garantir l’instantanéité des transactions, qui prennent en moyenne 10 minutes, période encore longue pour l’achat de biens et services.

L’innovation principale de Blockstream est dans la construction d’un “two-way peg”, outil permettant d’échanger des bitcoins ou d’autres actifs cryptés entre les différentes chaînes du réseau. La création de cet outil et l’exploitation des "sidechains" vont permettre de développer de nouvelles applications : des “smart contacts” (protocole informatique qui facilite ou authentifie l’intégrité d’un contrat), des contrats de propriétés physiques ou encore des activités financières variées (actions, obligations, produits dérivés…). Pour Gavin Anderson, ingénieur à la Bitcoin Foundation, cette innovation va permettre de fournir des services différents reposant sur la sécurité et la confiance du réseau.

Blockstream, qui vient de lever 21 millions de dollars notamment auprès de Reid Hoffman (fondateur de LinkedIn) et de Vinod Koshla (fondateur de SunMicrosystems), est actuellement en train de travailler sur les premiers prototypes de ces “sidechains” et compte les lancer l’année prochaine, en partenariat avec des entreprises intéressées par la technologie en question.

Blockstream démontre que le réseau Bitcoin pourrait s’avérer l’outil le plus adéquat et le plus sécurisé pour garantir l’intégrité de nombreuses formes de contrat. Il n’y aurait donc plus besoin d’instance tierce pour en garantir l’intégrité, et les applications deviennent décentralisées. Dans la même mouvance, la start-up Ethereum, fondée par Vitalik Buterin, est une plateforme open-source qui permet à des entrepreneurs ou développeurs de construire des applications autour de la “blockchain” afin de créer de nouvelles applications décentralisées.


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