Un film de François-Xavier Vives (2013 - France) avec Marie Gillain, Jalil Lespert, Miou Miou, Steve Driesen
Mauvais.
L'histoire : 1920. Liena hérite du domaine de son mari défunt, de vastes terres dans les landes, où vivent des fermiers qui récoltent la résine des pins ou débitent du bois. Son mari avait commencé de grands travaux pour électrifier l'ensemble. Mais là, les ouvriers et métayers sont en grève : ils veulent un salaire décent et se fichent de l'électricité. Liena, qu'on prenait pour une timide épouse, se révèle obstinée : l'électricité, en tant que vecteur de progrès social, sera installée, un point c'est tout.
Mon avis : J'aime bien les films en costumes, je m'attendais à une jolie histoire romanesque, avec une héroïne forte et indépendante, et je n'avais aucun préjugé puisque je ne me souvenais absolument pas de qui s'était dit sur ce film.
C'était bien nul, mes amis... Ambiance téléfilm, son réel, couleurs atones, et un montage bizarre : des longueurs par moments, et puis à d'autres, des ellipses brutales, comme si le réalisateur s'était rendu compte soudain que son truc était trop long et qu'il avait coupé des bouts au hasard. Ainsi le dénouement arrive brusquement, on ne s'y attend pas, avec juste un carton pour nous dire ce qu'il advient d'Elena par la suite. Mais on ne va pas parler de frustration, car l'histoire de cette femme n'a aucun intérêt, on se fiche donc pas mal de ce qui lui arrive après ! Je n'ai rien compris à cette fille : pourquoi cette rage à vouloir électrifier tout son domaine, alors que ses métayers crèvent la dalle ; y a plus urgent à faire et elle met un certain temps à le comprendre. Donc on la trouve bête, entêtée et inhumaine. Ce qui ne sont guère des qualités propres à nous la rendre sympathique ! Voilà bien une héroïne dont on aurait largement pu se passer.
Et puis tout est un peu brouillon, un peu foutraque, avec l'intervention de personnages qu'on ne revoit plus par la suite, donc on se demande ce qu'ils faisaient là (Tsilla Chelton par exemple), une tante ou une grande soeur (j'ai pas tout pigé) aux comportements bizarres, une autre soeur qui ressemble à la bonne (donc on mélange) et qui semble avoir des problèmes de santé, mais on ne sait pas trop... La petite nièce, recueillie par Elena, qui semble la détester. Pourquoi tant de haine ? Parce qu'elle l'a séparée de sa mère ? Et pourquoi au juste l'a-t-elle séparée de sa mère, d'ailleurs ? Plus l'histoire d'amour qui manque cruellement d'émotion. Et surtout, le conflit avec les travailleurs, complètement survolé ; il aurait été intéressant de développer cette partie, montrer le vrai bras de fer qui s'engage, leur vie très dure...
Une autre chose surprenante : je vois partout que ça se passe dans les années 20, or les costumes sont clairement 1900 (avec cet incroyable et caractéristique chignon boule et le col qui remonte jusqu'au menton). Ils sont pas à la mode, dans les Landes ! Très très étrange... En fait, après recherche, j'ai trouvé que le réalisateur avait volontairement utilisé ces costumes pour montrer "l'étouffement" que subit Liéna dans cette province (sympa pour les provinciaux), au travers du port du corset, que les femmes ont abandonné pour des tenues fluides. M'ouais. Sauf que les autres sont également habillées pareil. Pédagogiquement, c'est nul ! On ne s'habillait pas comme ça en 1920 !
Le réalisateur et ses comédiennes
Mauvais.
Je mets deux points : un pour l'adorable petite fille, et un pour certains cadrages très "graphiques" qui contrastent avec l'époque à laquelle l'histoire se passe.
Bon allons voir les critiques. Ah ben flûte, elles sont bonnes ! "Une belle histoire d'émancipation, très bien photographiée et magnifiée par un certain souffle romanesque." (Positif) ; "La photo est superbe, et Marie Gillain, au jeu sensible, nous revient plus magnétique que jamais." (Télé 7 Jours) ; ""Landes" exploite à merveille ses décors grâce à une lumière d'eau-forte. Bien que Marie Gillain tienne un rôle écrasant qui ferait rêver n'importe quelle actrice, ses partenaires ne sont pas en reste (...)." (TéléCinéObs). Il y en a de moins emballés, mais ça reste largement positif. Bon, ben tant mieux pour vous, les petits gars. Les spectateurs, eux, sont nettement moins emballés. Ouf.
Petit cours de mode
1900 vs 1920
"Thérèse Desqueyroux" qui se passe au même endroit et à la même époque