Bonjour à toutes et à tous.
Aujourd'hui nous allons nous entretenir avec l'auteur Franck Villemaud, à
l'occasion de la sortie de son nouveau livre Palissade (chez Taurnada Éditions), un
suspense déjanté sur fond d'alcool et de rock'n'roll, disponible le 10 décembre en version papier et numérique.
Mais qui est ce monsieur Villemaud ? ... Vous ne le connaissez pas ? Vous êtes sûr ?...
« Âgé de 43 ans, Franck Villemaud est né et réside à Limoges. Il est l'auteur de sept livres et d'une dizaine de pièces de théâtre. Que ce soit entre autres dans Comme si elle n'était pas là, Herman, After ou dernièrement Courtes peines, ses textes s'articulent principalement autour du thème de la nature humaine et de tout ce qui se cache derrière ce que chacun décide de montrer de lui. Il apparaît dès lors naturel que polar et roman noir s'épanouissent particulièrement bien sous sa plume. Avec Palissade, Franck Villemaud signe un roman truculent délicieusement malsain, dont l'adaptation théâtrale est déjà prévue en avril 2015 à Limoges. »
Quel est votre style de lecture ?
FV : Je suis un tout petit lecteur, faute de temps et de disponibilité d'esprit. Ça n'a pas toujours été le cas puisque j'ai fait des études de lettres, achevées par un mémoire sur Le Dahlia noir de James Ellroy, mais aujourd'hui c'est à peine si je lis deux ou trois livres par an, et dans ce cas principalement des polars. Sinon, par le passé, j'ai bouffé aussi bien et avec autant de gourmandise du Bukowski, John Fante ou Hervé Guibert que du Woody Allen ou du Desproges.
Quelles sont vos motivations pour l'écriture ? Est-ce un passe-temps, une passion, etc. ?
FV : Un truc dont je ne pourrais pas me passer, pour d'obscures raisons que je ne maîtrise pas forcément. Ça mériterait certainement une (psych)analyse plus poussée, mais ça a certainement à voir avec une forme de narcissisme – ça me valorise vis-à-vis de moi-même et peut-être aussi un peu vis-à-vis des autres, ce dont mon énorme ego a forcément besoin. Et puis de cracher autant d'histoires tordues et violentes sur le papier me permet sans doute d'être un garçon à peu près supportable dans la vie courante...
En tant qu'écrivain, quel est votre genre littéraire de prédilection ?
FV : J'aime bien varier les plaisirs. Il y a évidemment une ligne directrice à tout ce que j'écris, mais elle passe aussi bien par le polar/thriller que par la comédie ou le récit plus intimiste. Cela dit, en terme de quantité, ce que je « ponds » le plus reste le théâtre puisque je dirige une troupe amateur pour qui j'écris une création chaque année depuis dix ans. C'est d'ailleurs le cas pour Palissade, que j'ai d'abord écrit pour la scène avant de l'adapter en roman.
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
FV : Tout ce qui a trait à cette race bizarre qu'est l'être humain et à ses parts d'ombre, à commencer par les miennes. Creuser un peu tout ça a l'avantage d'induire presque autant le morbide que l'humoristique, tellement la plupart d'entre nous est à la fois torturée et absurde. Sur la forme, je m'inspire plus du cinéma, voire de la chanson, que de la littérature – j'essaie autant que possible d'écrire court et efficace, en privilégiant les dialogues aux descriptions pour asseoir mes personnages.
Dans quelles conditions écrivez-vous ? Avez-vous un rituel ?
FV : Exclusivement le matin, à l'ordinateur, avec un gros stock de cigarettes et de café à portée de main – histoire moi aussi, à l'instar du personnage central de Palissade, de bien coller à certains « clichés »... J'ai écrit mes premiers livres dans les bars, dont l'ambiance au petit matin me convenait parfaitement, mais la loi Évin a eu raison de mes petites habitudes d'écriture d'alors...
Écoutez-vous de la musique en écrivant ? Si oui, quel genre ?
FV : Ça dépend un peu de ce que j'écris, mais à vrai dire de moins en moins. Pour Palissade, où la musique est omniprésente, ça s'est fait en décalé : après avoir écrit un passage, je cherchais le morceau qui pourrait lui correspondre au mieux. À une ou deux occasions, à l'inverse, c'est la musique qui a inspiré l'écriture.
Comment conciliez-vous vie courante et travail d'écriture ?
FV :Comme je peux... Par manque de temps au quotidien depuis environ deux ans, je suis un peu tenu de me réserver des créneaux dans l'année pour écrire, ce qui peut être parfois un peu frustrant quand l'envie est là et que je n'ai pas le temps matériel de m'y consacrer. D'un autre côté, ça me permet de mûrir les idées jusqu'au moment où je pourrai enfin passer à l'écriture et d'avancer assez vite une fois lancé.
Attendez-vous que le livre soit entièrement terminé pour le faire lire à vos proches ?
FV : À vrai dire je ne fais pas lire mes textes à mes proches, hormis dans le cas des pièces de théâtre où les comédiens sont évidemment mes premiers lecteurs. Le reste du temps, ils choisissent de lire ou pas le livre une fois publié, mais je n'ai pas envie de leur imposer de subir du Villemaud s'ils n'en ont pas envie.
Comment vous est venue l'idée du roman « Palissade » ?
FV : Le 36 rue de Sauviat où se déroule Palissade existe réellement à Limoges, et il est exactement tel que je le représente dans le roman. J'y ai vécu trois ans, moi aussi juste après une séparation, et mon voisin était un légionnaire à la retraite qui bossait à l'épicerie de nuit et avec qui j'ai passé une soirée mémorable très peu de temps après mon emménagement. Bref, je n'ai pas eu à me creuser beaucoup pour le décor de l'histoire – je me suis juste autorisé à fantasmer nos personnages et notre relation pour les rendre beaucoup plus troubles que dans la réalité.
Combien de temps avez-vous mis pour l'écrire ?
FV : À peu près deux mois pour la pièce, un mois de plus pour l'adaptation en roman.
Avez-vous déjà l'idée d'un prochain livre ?
FV : J'ai un très bon titre... mais pour l'instant ça s'arrête là.
Merci à Franck Villemaud de s'être prêté avec simplicité à cet entretien ; le 24/11/2014.
« Palissade » sera disponible le 10 décembre 2014 en version papier et électronique (EPUB &
MOBI).
Bonnes lectures et à bientôt...