Petite introduction à la métaphysique.
La philosophie c'est la recherche de la vérité sur le monde que nous habitons. Le but final de la philosophie c'est le bonheur. André Comte-Sponville dit qu'il faut trouver le bonheur dans la vérité.
La vérité sur le monde se trouve dans le monde.
L'empirisme est l'ensemble des doctrines philosophiques établissant que toutes nos connaissances nous viennent de l'expérience.
L'expérience c'est la saisie immédiate des choses par les cinq sens.
L'expérience c'est l'habitude.
L'expérience c'est l'expérimentation. L'expérimentation c'est une expérience provoquée pour vérifier une hypothèse.
Épicure, Francis Bacon, Hume, Hobbes, Berkeley, Locke sont des empiristes. Locke dit : « notre esprit est tabula rasa ». Nous n'avons aucune idée à la naissance. Pour lui l'expérience c'est la pratique de la réflexion.
L'agnosticisme est la doctrine suivant laquelle tout ce qui ne peut pas être appréhendé par l'expérience devient inconnaissable.
Pour certains philosophes, la vérité ne se trouve pas dans le monde. Platon dit que ce n'est pas dans notre monde qu'il faut chercher la vérité sur l'amour (Phèdre).
Socrate rencontre le jeune Phèdre qui est très amoureux des beaux discours.
Il revient d'une séance où le rhéteur Lysias a parlé merveilleusement de l'amour. Il dit qu'il vaut mieux accorder ses faveurs à celui qui n'aime pas plutôt qu'à celui qui aime.
Les amoureux sont sous l'emprise de la passion et du désir alors on ne peut pas se fier à eux. Ils ne font pas les choses volontairement contrairement aux gens sans amour. Les amoureux sont souvent aigris. Ceux qui aiment, dès lors que l'amour se termine, regrettent tout ce qu'ils ont fait. Les amoureux, pour beaucoup, s’éprennent d'abord de la beauté physique avant de considérer le caractère de la personne. Socrate répond que si on veut avancer dans cette recherche il faut trouver la vraie méthode. La méthode consiste à savoir ce qu'est l'amour et l'âme humaine.
Il faut savoir à quoi l'âme humaine ressemble. Il pense que l'âme humaine ressemble à un attelage de deux chevaux dirigé par un cocher ailé. Parmi les deux chevaux, l'un est très docile et l'autre est très rétif.
Il y a tripartition de l'âme, le cocher c'est la raison, le cheval rétif c'est la partie désirante et le cheval docile c'est la volonté.
Vouloir c'est organiser des moyens pour parvenir à une fin.
Alors qu'on peut désirer quelque chose sans rien faire pour l'avoir. Et l'on peut désirer quelque chose que l'on ne veut pas. On peut vouloir quelque chose qu'on ne désire pas. Les ailes du cocher ont le pouvoir d'élever ce qui est lourd vers les hauteurs.
Elles permettent de s'envoler. Le cocher veut s'envoler pour atteindre les hauteurs célestes.
Dans les hauteurs il y a des essences (des réalités en soi) comme la justice en elle-même. Le bien, l'égalité.
Tous les cochers ne verront pas ces essences de façon égale car les chevaux étant plus ou moins rétifs tous les cochers n'ont pas forcément tout vu. Il y en a qui ont vu plus que d'autres.
En redescendant sur terre, ils se souviennent de ce qu'ils ont vu.
Ceux qui ont le plus vu sont les amoureux de la sagesse. Ensuite ce sont ceux qui donnent des rois justes, en troisième ce sont les politiques, des économes, des financiers, en quatrième ce sont des gymnastes infatigables et des médecins. En cinquième, ce sont ceux qui mènent une vie de devin. En sixième il y a les poètes et les artistes imitateurs. En septième, les artisans et les laboureurs. En huitième ce sont les sophistes et les démagogues et les derniers sont les tyrans qui n'ont rien vu et sont persuadés d'avoir vu et imposent leur vue aux autres.
Même les cochers qui ne se souviennent de rien se souviennent de la beauté.
L'amour c'est le désir de ce qui est beau. Tout le monde est capable d'amour même ceux qui ne sont pas capables de vérité.
Au premier niveau on aime un beau corps, deux beaux corps, plusieurs beaux corps.
Au deuxième niveau on aime une belle action, deux belles actions, plusieurs belles actions, toutes les belles actions.
Au troisième niveau, on aime une belle âme, deux belles âmes, plusieurs belles âmes, toutes les belles âmes.
Pour Platon l'âme n'est pas tabula rasa car dans un autre monde elle a connu le beau.
Il y a trois dialectiques : ascendante, contemplative et descendante.
La dialectique contemplative observe le monde d'en haut.
Pour Platon on ne peut pas trouver la vérité dans ce monde-ci.
La métaphysique a été inventée par Andronicos de Rhodes. Il a rangé les livres d'Aristote après ceux qui traitaient de la physique.
La métaphysique s'intéresse à tout ce qui est au-delà du sensible.
Pour faire de la métaphysique, il faut une capacité d'abstraction.
La première question de la métaphysique c'est : qu'est-ce que l'être en temps que l'être (ontologie).
Aristote dit que le « est » se dit de différentes façons.
Première catégorie : la substance (l'essence).
Deuxième catégorie : la quantité.
Troisième catégorie : la qualité.
Quatrième catégorie : la relation.
Cinquième catégorie : le lieu.
Sixième catégorie : le temps.
Septième catégorie : la position.
Huitième catégorie : la possession.
Neuvième catégorie : l'action.
10e catégorie : la passion.
Dans un premier bloc, et il y a l'être par essence et l'être par accident.
Dans un deuxième bloc, il y a l'être suivant le vrai ou le faux.
Dans un troisième bloc, il y a l'être en acte ou l'être en puissance.
La deuxième question de la métaphysique, c'est : quel est le premier être. Toute chose est d'abord en puissance ensuite en acte.
Pour passer d'une à l'autre, il faut une cause. Il faut poser un premier moteur qui a mis les choses en mouvement.
La première cause n'a pas été mue elle-même. Le premier moteur est immobile et éternel.
L'éternité du mouvement requiert forcément l'éternité de la première cause.
Aristote dit que l'objet du désir peut rester parfaitement immobile et provoquer du désir quand même. Le premier moteur agit de même, il provoque sans rien faire.
Avant le Moyen Âge, il est dit que le philosophe ne peut traiter de Dieu car il n'est pas un objet de la raison.
Avec le Moyen Âge, les philosophes réfléchissent sur Dieu. L'existence de Dieu est prouvée par la raison.
Averroès dit que les écritures elles-mêmes demandent de réfléchir rationnellement sur la Révélation. Si les Ecritures révèlent la vérité et si la philosophie prétend à la recherche de la vérité alors la théologie et la philosophie vont arriver à la même vérité.
Il faut récuser le fait que certains théologiens parlent de Dieu sans maîtriser les vraies méthodes rationnelles.
En métaphysique, il y a trois présupposés :
il y a quelque chose en dehors de ce que perçoivent les sens (l'âme, Dieu, les intelligences séparées de la matière).
Pour voir ce que nous voyons, il nous faut d'abord voir ce que nous ne voyons pas avec nos yeux.
L'invisible détermine ce que nous voyons (par exemple l'idée de beau).
Ce que nous ne voyons pas est plus facile à voir que ce que nous voyons.
L'expérience sensible ne nous dit pas toujours la vérité sur les choses mêmes.
Peut-on douter de tout ?
Douter : ne savoir si l'on doit croire ou ne pas croire quelque chose (Littré).
La certitude n'est pas synonyme de vérité, elle a une dimension psychologique. C'est l'état dans lequel se trouve quelqu'un qui est assuré que ce qu'il soutient est vrai.
Croire, c'est donner son assentiment à un jugement sans en avoir de preuve objective.
Pour Descartes, douter c'est tout renvoyer en se donnant des raisons de tout renvoyer.
Descartes de construire une pensée qui est toute à lui.
Descartes n'a pas choisi le titre « les Méditations métaphysiques ». Il avait choisi « Meditationes de prima philosophia » car il voulait parler des choses qu'on doit premièrement connaître.
Toute vérité doit avoir un fondement, un principe justificatif.
Descartes recherche un principe justificatif à tout ce qu'il a pris pour vrai.
Les fondements qui avaient une fois trompé Descartes étaient l'expérience sensible.
Pour Descartes, il n'y a qu'un fou pour penser que tout ce qu'il voit n'existe pas. Cela devrait disqualifier la raison de douter de tout mais pour Descartes le rêve permet de douter. Le rêve prétend autant à la réalité que la veille. Si je rêve, je rêve de quelque chose donc ce quelque chose existe. Les choses dont je rêve peuvent au moins exister dans les généralités.
Il n'y a que les mathématiques pour énoncer des vérités dont on ne se préoccupe pas de savoir si elles existent dans la réalité, dans la nature.
Que je dorme ou que je veille, 1 + 1 = 2.
Dans mon esprit j'ai l'idée d'un Dieu qui peut tout. Il peut me mettre dans l'erreur et me convaincre du contraire.
C'est ce qu'on appelle le doute hyperbolique.
Pour arriver à quelque chose d'indubitable, il faut faire l'hypothèse du pire. Chercher tous les moyens qui me permettent de douter.
Descartes pense qu'il existe peut-être un mauvais génie qui emploie toute son énergie à le tromper.
Si je doute, je suis.
Je suis une chose qui pense.
Toutes les choses ne sont connues que par l'ego. Il est le centre de tout.