Descriptif et vérités du vestiaire, ce qu'il faut savoir
L'avis de Gustave
A quelques heures du coup d'envoi des huitièmes de finale de ce Mondial, il me paraît intéressant de se pencher sur deux hypothèses largement relayées par les médias : et si nos joueurs, en plus d'être des mecs biens, étaient de super copains ? Et si, parce qu'ils étaient super copains, ils présentaient davantage de garanties pour réaliser l'exploit.
Trêve d'hypothèses mièvres et fumeuses, je vous propose donc d'étudier la réalité de leurs relations internes, la vérité du vestiaire, en s'attardant sur leurs passés respectifs, les choix de La Dèche, et le déroulement de cette Coupe du Monde.
Commençons par les 5 couples d'inséparables, qui sont les fondations du groupe France :
Les madrilènes Varane - Benzema sont des amis non exclusifs. Première bonne nouvelle depuis le départ de "Francky le jobastre", Karim n'appartient plus à un unique camp réduit, et désormais son coéquipier Madrilène est celui avec lequel il passe le plus de temps. Du coup, nous découvrons un nouveau Karim qui s'épanouit dans un rôle de grand frère avec les plus jeunes du groupe (Varane, Pogba, Griezmann, Digne) alternant à merveille deux des exigences du haut-niveau : la concentration et la déconne. Ce virage de Benzema en équipe de France est évidemment une très bonne nouvelle pour les supporters, car il est fort à parier que la proximité de l'attaquant vedette avec les autres éléments du groupe donne à ceux-ci une implication et une ambition supplémentaires. Puis, entre-nous, voir Karim se taper un délire sans se prendre au sérieux, putain, que c'est bon !Traînant souvent dans cette bande citée ci-dessus - le véritable trait d'union étant Raphaël Varane (21 ans) -, les jeunots Pogba - Griezmann se sont, eux, connus dans les sélections Espoirs, et leurs talents conjugués à leurs volontés de réussite les rapprochent clairement, d'autant que nos jeunes amis de 21 et 23 ans aiment aussi la rigolade, quitte à prendre un peu trop de place, en acquiesce cette photo décalée où nos deux Golden Boys s'affichent dans le cockpit de l'avion qui les mène au Brazil, avec une jeunesse et une décontraction... toutes Brésiliennes.Le couple Valbuena - Rémy n'est pas le plus connu du public français et pourtant, vu de l'intérieur du groupe, cette amitié semble aussi limpide que celle qui lie nos amis Lillois (Cabaye et Debuchy). Mathieu et Loïc n'ont certes pas pu se piffrer, et encore moins échanger, pendant une année sous le maillot Olympien, mais la douceur et l'humidité du château de Clairefontaine les aurait poussé, le temps de quelques nuits passées ensemble, à se découvrir, à se parler, et finalement à se kiffer. Depuis, les deux mecs sont inséparables dans la vie, et leur entente, surprenante vue de l'extérieur, les aide aussi à s'imposer dans le groupe, Mathieu Valbuena profitant de l'extrême popularité d'un Rémy au sein de l'équipe. Je vous laisse une petite photo où les deux gugusses jouent à la maman et au bébé. Si c'est pas mignon ! Non, ne dîtes rien...Les Nordistes Cabaye - Debuchy forment assurément le duo d'amis le plus sincère, celui qui s'inscrit sur la plus longue durée. S'étant connus au LOSC ils ont enchaîné les grosses performances ensemble sur le terrain et, à force, ils sont devenus meilleurs amis et leurs femmes respectives aussi. Il faut dire que les deux hommes ont le même âge ou presque, viennent de la même région, et ont joué dans des clubs similaires. On leur prête régulièrement le même caractère discret, sympa et travailleur, mais ceux qui connaissent Debuchy savent que le garçon n'est pas si discret et timide qu'on le dit, et qu'en vérité il s'agit plutôt d'un gai luron, facile d'accès, populaire, à la mentalité très ouverte. Nul doute, d'ailleurs, que sa place de titulaire en Bleu est en grande partie due à ses qualités humaines, à la sympathie qu'il dégage et qui avait déjà, dans le temps, séduit Laurent Blanc.
Enfin, les Parisiens Matuidi - Sakho sont eux aussi très potes, mais comme pour les autres duos, ils ne sont pas exclusifs dans leurs relations, sachant sans problème parler aux autres joueurs qui composent l'effectif. Leader nés sur le terrain (Matuidi) et dans le vestiaire (Sakho), la doublette que Deschamps a mis en place rallie les suffrages, et à eux-deux, on les sent en capacité de rassembler tout le monde. Adeptes de danse Africaine et drogués aux grands sourires, les deux Parisiens ont le vent en poupe, et leur influence au sein du groupe ne cesse de grandir, car tous deux veulent effacer les vieux démons de l'équipe de France, comme ils le répètent en interview, et incarner des valeurs nouvelles faites de fierté nationale, d'ambition, de sérieux et de joie.
En dehors de ces combos magiques qui, selon les lois du sport collectif, pourraient effectivement garantir un surplus d'engagement et de solidarité, il me paraît important de mentionner quelques joueurs non concernés par un duo en particulier, mais qui savent naviguer entre les groupes pour se faire apprécier par chacun. Après avoir cité Varane, Benzema, Rémy, Debuchy, Sakho et Matudi, sont dans ce cas :
Capitaine Lloris, même si il parait plus aisé le faire marrer qu'il n'est en capacité de nous faire sourire.
Ex Captain Evra, of curse. Aussi lié avec Karim Benzema ou Olivier Giroud, qu'avec Hugo Lloris et Didier Deschamps, Pat' aiment les filles légères, la frime et les grosses montres, mais aussi le sérieux, l'ordre et le commandement, en témoigne ces 8 dernières grosses années sous le maillot de United.
Et, enfin, Captain America - comme on l'appelle à Londres. J'ai nommé Oliver G., véritable handballeur dans le tempérament, toujours prompt à la vanne, à la frime, et aux blagues potaches qui font fureur dans le milieu. Un petit commentaire, Olivier ?Merci...
Les médias l'ont un poil évoqué ces derniers jours, opération de communication Deschampesque oblige, l'histoire de Rio Mavuba et de Mathieu Valbuena est également savoureuse et riche en enseignements positifs pour la suite.
Les deux joueurs de poche se sont connus très jeunes au centre de formation de Bordeaux. Carlos Valbuena, le père de Mathieu, travaillait à l'époque aux Girondins en tant que préparateur, et vu que Rio était coupé de sa famille et que lui et son fils étaient copains, il l'a hébergé au domicile familial tous les week-end, vacances comprises, jusqu'à ce que Mathieu se fasse jeter du monde professionnel dont il rêvait. Suite à cela, les deux jeunes hommes se sont un peu éloignés jusqu'à se prendre littéralement le bec et ne plus se voir, Rio reprochant à "Petit Vélo" d'avoir pris la grosse tête. Désormais, preuve à l'appui, les deux hommes arrivés à maturité ont fait la paix, et ils semblent à nouveau partager plus de choses que deux simples coéquipiers.
Répertorier les 23 joueurs de l'équipe de France mériterait un schéma ou de longs paragraphes supplémentaires, aussi, conclurai-je sans donner le moindre pronostic - pas de blague avec les Bleus - mais en notant que comme d'habitude dans un groupe, certains semblent plus galérer à s'intégrer et à être aimés.
Depuis que Giroud ne l'incruste plus, Laurent Koscielny semble un peu seul. On le voit courir avec Schneiderlin, essayer de sourire aux blagues de Sagna, mais le coeur n'y est visiblement pas. D'autant que journalistes et coach n'hésitent plus, depuis le match en Ukraine, à lui voler dans les plumes.
Stéphane Ruffier semble aussi peiner à trouver une place dans le groupe. On a beau le voir un peu avec tout le monde sur les photos, il est aussi quelque part un peu nulle part, et ni sa complicité avec les autres gardiens ni celle avec les mecs de son âge ne semble évidente. Quelqu'un aurait-il quelque chose contre l'humour Bayonnais ? Sans blague.
Et enfin, notre beau gosse à tresses, l'Intellectuel Franco-Sénégalais Bacary Sagna, le philosophe à la répartie, euh, comment dire, pas mal... véritable risée du groupe, joueur apprécié pour toutes les vannes qu'on peut lui faire et qu'il ne semble pas toujours comprendre. Respect. Des mecs comme ça, pour qu'un groupe marche, on en a besoin aussi. Merci donc, Bacary, et bonne chance !
Résultat, à une heure du coup d'envoi pour battre le Nigéria, il nous faudra une bande de potes, et on l'a, mais comme dirait l'expression raffinée : il faudra surtout se sortir les doigts, pour ne pas finir dans la