L’année avait bien mal commencé, nous privant dès la fin janvier d’un styliste surtout pas planqué, toujours prêt au no man’s landlittéraire. Sans conteste, cet anar vitriolait avec noblesse nos apathies.
La discrétion féminine trouvait son incarnation dans cette liane accomplissant une rencontre étrangement nitescente : Bogart apprivoisé, cette alchimie les liera. Il ne reste plus qu’à s’enfoncer dans son fauteuil pour se repasser sa séduisante présence.
Les ondes portent encore ses nocturnes conversations, l’aide précieuse de celle qui laissait la parole libre. Mères, épouses naviguaient ici en grand respect : écouter, guider ou initier restent essentiels à l’heure de l’étalage artificiel égocentré et des haines anonymes en réseaux.
La voix de Radioscopie maîtrisait ses entretiens. Sa méthode, il aurait pu nous la confier : « J’affinais chaque question utile et savais comment harmonieusement ausculter nos contemporains enfin libérés. » Nous pouvons ainsi, sans appréhension, atteindre le jaillissement orageux et cataclysmique outrant ce kaiser es rock !
Si Sarkozy traqué aiguise ses imprécations, Hollande largué doit se séparer de maillons encombrants du cercle rapproché. D’abord, le bougre contaminé par un mal incurable : la phobie administrative qui interrompt brusquement une carrière prometteuse. Cette tartuferie hasardeuse étrille votre engagement nullement opportun : un désastre !Et que penser de cet accusateur qui ulcère ; irrité, l’indésirable nervi outrage : « Mon odieux renvoi ? Épuration logique, laidement ethnique ». Le parallèle qu’il ose faire avec le génocide rwandais laisse songeur. On finit presque par s’habituer aux comportements improbables, notamment avec un autre cas, le jaspineur étourdi alimentant nos pires interprétations : encombrantes révélations ravageuses et jouant où une ypérite électorale tuera. Chacun reconnaîtra la dirigeante de parti incarné dans cette explosive recette : méfiance à répétition, intolérance nocive et lourds excès pour exciter nationalement.
Pas mieux à proposer quelques mers et langues de terre plus loin, et ce depuis tant de décennies que cela en devient presque constitutif de ce territoire. Une confrontation obérant notre faiblarde lucidité, inhibant toute initiative salutaire : roquettes accumulées et lourdes opérations pourrissent allègrement les échanges sains ; terre initiale noyée invariablement, enfer nourri. Alors que faire ? Se croiser les bras et attendre, aller voir outre Atlantique ? Pas sûr que la fracassante exécution raciste générant un soulèvement odieusement nettoyé apaise le désespoir.
Une seule solution, très provisoire, très fragile : revenir au festif intimiste et imaginer l’inconcevable tablée de la très prochaine Saint-Sylvestre :
- le dessinateur doté d’une prodigieuse liberté arrondissant notre terrible univers ;
- la comédienne charismatique, telle une ondine radieuse nageant en liberté, laissant au monde une trace incandescente ;
-l’acteur magistral qui sait tout autant jouer et apprivoiser, nutritives résolutions où chaque hardiesse enthousiasme forcément : osons rêver tranquillement ;
- la chanteuse au timbre envoûtant, à faire revenir d’urgence parmi nous car elle libérait les airs : fertiles improvisations, tonique zique galvanisant et rythmant aussi la délicatesse ;
- le philosophe lumineux aux théories ontologiquement nécessaires ;
- la femme politique admirable : son intégrité ministérielle ouvrit nos esprits : valeureuse européenne impliquée loyalement ;
- l’écrivain aux ragoûtantes aventures braisées et liées aux ivresses supercoquelicantieuses ;
- la journaliste exemplaire, portée par une activité novatrice nous entraînant sur internet : nulle complaisance liée aux informations rassemblées ;
- le Résistant qui incarne l’âge d’homme et nous rappelle que ces actions valeureuses atteignent idéalement le louable engagement solitaire ;
- le poète à l’art révulsé, tourbillons accrochant une démence ;
- le peintre qui, par son approche labyrinthique, vous arrache d’oblongues réminiscences déjantées attisant les interdits ;
- l’auteur-compositeur interprète aux rimes salutaires : belle rossée aux salauds, saines envolées non sectaires ;
- le scientifique avec son dépaysant espace inclinant notre sinueux temps : éclairage intelligemment nuancé ;
- l’animateur déjanté aux boutades acérées flinguant force interlocuteurs estomaqués ;
- enfin, le réalisateur attachant qui suscite les louanges à un tonton novateur et ragaillardissant.
Bon d’accord, j’ai perdu de vue la parité, mais ces quinze invités d’exception parviendront peut-être à transfigurer l’année à venir, loin de tous ces manipulateurs insidieux, calomniant beaucoup en restant très habiles.
Belle année 2015, espérons…