Le Maroc vient de censurer Exodus, Gods and Kings, le dernier film de Ridley Scott. Dans un enchaînement stupide et rocambolesque, il est triste de constater que la censure est bien de retour dans le paysage audiovisuel marocain.
Issue clairement des islamistes actuellement au gouvernent, cette décision du Maroc d'interdire Exodus, Gods and Kings est navrante, et ce pour plusieurs raisons. Elle l'est, tout d'abord, pour le simple principe sacré qui doit refuser toute censure qui toucherait une production artistique ou culturelle. Ensuite, comble d'absurde, cette interdiction touche un film ayant reçu auparavant un visa initial pour qu'il puisse être projeté. Et finalement, cet acte irresponsable de censure touche Ridley Scott, un réalisateur connu pour avoir tourné troi de ses super-productions au Maroc. Il est connu pour la grande amitié qu'il a développé avec le Royaume du Maroc et la profonde sympathie qu'il témoigne à son égard dans les interviews qu'il accorde. Ridley Scott est même un fervent avocat du pays auprès de Hollywood. Il a convaincu un nombre inestimable de ses collègues réalisateurs à venir tourner au Maroc, et donc d'y investir des centaines de millions de dirhams.
A cause de cette censure, le Royaume du Maroc renvoie une image d'un pays sclérosé et fragile. Cette pratique d'un autre âge est un mauvais signal envoyé également au citoyen marocain, considéré comme un mineur éternel n'ayant pas le droit de se faire une opinion lui même et stagnant toujours sous la tutelle des gardiens de la morale, esthético-religieuse.