Benched // Saison 1. Episodes 8, 9 et 10. Diamond is a Girl’s Worst Friend / A New Development / Solitary Refinement.
SEASON FINALE
Je trouverais dommage de dire au revoir Benched alors qu’elle est à son meilleur. Au début la série était surtout là pour être une sorte de véhicule au talent d’Eliza Coupe. Ces trois derniers épisodes sont tout de même tout ce que Benched doit et se devait d’être dès le départ. Si elle a mis peut-être quelques épisodes à trouver son rythme et sa façon de faire, elle n’en reste pas moins bonne désormais. Elle est même devenue une brillante comédie à certains moments. Je pense bien évidemment au brillant « A New Development » qui démontre à la fois que la série a su faire quelque chose mais également qu’elle a encore des tas de choses à nous raconter et je pense que c’est le principal. Tout commence avec le très bon « Diamond is a Girl’s Worst Friend ». Le cols-open de cet épisode était tout de même assez brillant, permettant de nous plonger petit à petit dans l’épisode et dans ce qu’il va tenter de réellement installer comme climat derrière. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que cela soit fait dans ce sens là mais c’est tout de même sacrément efficace en son genre. Deon Cole est alors parfait sous les traits de Diamond Danfield. Ce n’est pas quelqu’un de classique ou de cliché, bien au contraire car le personnage a beaucoup plus de nuance et Deon Cole l’incarne à la perfection.
C’est forcément quelque chose qui aide énormément le téléspectateur à passer un bon moment. Mais Diamond est un personnage bien aidé aussi par les dialogues qu’on peut lui offrir. Cela ne veut pas pour autant dire que tout était déjà cuit d’avance étant donné qu’un mauvais acteur avec de bons dialogues cela ne peut pas toujours fait un bon épisode. Etant donné qu’ici tout est bon, tout est donc parfait. La façon dont l’histoire de Diamond nous est introduite et la façon dont ce dernier tente à chaque fois d’échapper à ses peines est tout de même très cocasse, surtout avec Nina à ses côtés. Rien que la scène du vol dans le parking était assez drôle car justement la série n’a de cesse de nous coller des tas de trucs en pleine figure qui fonctionnent réellement. Comme le coup du préservatif périmé depuis l’année dernière. Mais ce n’est pas non plus un personnage qui se veut une sorte de symbole d’un système complètement caduc, mais plutôt quelqu’un qui est tout simplement coincé dans ce système et cela fait le caractère de ce personnage. Par ailleurs, nous avons la petite histoire de Micah qui change un peu la façon de faire de la série. Habituellement c’était un personnage qui ne servait pas forcément à grand chose mais ici on tente de nous offrir une histoire plus personnelle.
C’est un personnage qui fonctionne très bien car l’humour que l’on nous met sous le nez fonctionne là aussi. La série utilise très bien le comique de situation et nous offre donc tout ce que l’on peut attendre d’une bonne sitcom. Encore une fois, Nina délivre de très bonnes choses (« Please, Sandra Bullock, teach me how to use a fork! ») mais il faut bien avouer que Benched est de toute façon un véhicule pour le comique d’Eliza Coupe. Je ne vais pas le reprocher aux scénaristes d’en faire presque des tonnes autour de ce personnage de Nina alors que c’est clairement pourquoi je regarde cette série en premier lieu. Les autres pourquoi sont venus bien plus tard, une fois passé les quelques premiers épisodes. Puis nous avons les deux derniers épisodes de la saison avec le brillant « A New Development ». C’est un épisode qui choisit de faire les choses de façon très explicite et efficace en donnant à chaque personnage un dialogue qui lui colle tout simplement à la peau et qui va lui donner l’occasion de briller. La critique du système judiciaire américaine complètement brisé est tout de même bien fichue. C’est quelque chose que l’on ne remarquait pas forcément au premier abord dans Benched et cela s’est révélé au fil des épisodes. On le voit encore plus dans « A New Development ».
La façon dont la série critique justement le sytème judiciaire américain permet encore une fois de lui offrir quelque chose d’original. Ce n’est donc plus qu’une comédie judiciaire c’est beaucoup plus que ça. Elle a potentiellement un côté David E. Kelley si ce dernier avait voulu revenir à la comédie judiciaire après la fin d’Ally McBeal de nos jours. Bien entendu les deux séries sont de qualité très différente mais Benched sait très bien se défendre malgré tout. La série nous permet d’en découvrir un peu plus sur Nina et puis d’introduire un acteur que j’aime beaucoup sous les traits de Carter McIntyre (Undercovers) malheureusement sous exploité à Hollywood alors que le pauvre ne semble avoir que des échecs à son actif. Il incarne donc Trent avec beaucoup de simplicité alors que ce genre de personnages lui colle clairement à la peau. Trent apporte peut-être aussi une nouvelle façon de penser pour la série, créant des faces à faces différents et de la comédie plus acide et moins perchée. Là aussi c’est encore une fois une façon pour Benched de se renouveler et de nous proposer quelque chose de complètement différent d’épisodes en épisodes. L’histoire qu’il a partagé avec Nina dans le passé resurgit et délivre encore du très beau.
Ce qu’il y a de bien avec Trent c’est qu’il connaît si bien Nina que cela va devenir un jeu pour le spectateur de le voir tenter de prendre le dessus. La grande question que je me pose du coup c’est est-ce que la série peut réellement grandir au delà de cet épisode. Le dernier épisode de la saison, « A Solitary Refinement » tend à me prouver que lui. En plus de nous offrir des apparitions réussies de Jim Rash (sous les traits de Mr. Jimson, un client complètement barge de Nina) ou encore Nat Faxon (récemment vous dans Married), l’épisode exploite encore une fois son univers et ses personnages à merveille. Ce qu’il y a de bien avec le judiciaire c’est qu’il y a énormément de choses à faire rien qu’avec les clients. C’est ce que cet épisode tente de nous prouver, même avec Francine (incarnée par Erinn Hayes vu dans Children’s Hospital) et Harold (incarné par Nat Faxon). La série s’amuse avec ces personnages et tente de les intégrer au mieux dans l’univers de la série. On en regretterait presque que cela ne dure pas bien plus longtemps. Mais ce dernier épisode cherche aussi à donner une certaine forme de conclusion à la saison et cela passe en grande partie par Harold.
Ce dernier apporte bien plus de choses à l’épisode que l’on ne pourrait croire. C’est un épisode bourré de guest, on a même Molly Shannon sous les traits du Juge Connor. J’aurais presque adoré que la série invite Kate Walsh sous les traits d’un juge simplement pour faire une référence à Bad Judge (qui n’a pas connu le succès) et qui est produite par NBC (et USA Network appartenant au groupe NBC Universal… cela aurait été plus simple de jouer les vases communicants). Peu importe, de toute façon ce n’est pas grave car la série a largement de quoi faire avec tous les personnages de l’épisode. Cela finit presque par devenir un peu trop. En effet, la série a tellement de personnages et de choses à raconter qu’elle ne laisse jamais le temps à qui que ce soit de respirer. Ce qui pourrait aussi donner une impression de bâclage au téléspectateur. Ce n’est pas nécessairement l’impression que j’ai eu mais disons que je m’attendais à ce que la série aille dans un sens légèrement différent et me propose donc quelque chose d’autre par la même occasion. Mais je ne peux pas bouder tout le plaisir que j’ai pris avec ces 10 épisodes de Benched. Le début de la saison était déjà très bon, bien que peut-être trop centré sur son héroïne. La suite a permis de voir bien plus de ce que la série peut faire, avec une efficacité maîtrisée.
Note : 8/10, 10/10 et 8.5/10. En bref, encore du très bon Benched.