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Exodus : Gods and Kings

Publié le 28 décembre 2014 par Cinephileamateur
Exodus : Gods and Kings De : Ridley Scott.
Avec : Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro, Aaron Paul, Ben Mendelsohn, Sigourney Weaver, Ben Kingsley, María Valverde, Dar Salim, Golshifteh Farahani, Indira Varma...
Genre : Péplum.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 31.
Date de sortie : 24 décembre 2014.
Synopsis : L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Voici une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Égypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.
Bande annonce française
"Voyons qui de nous deux massacrent le mieux. Toi ou moi ?"
3.5
Exodus : Gods and Kings
Bien que j'apprécie pas mal de ses films, j'ai un peu de mal avec Ridley Scott qui ne me fait plus déplacer en salles juste avec son nom depuis un moment. Je lui préfère son regretté frère Tony Scott (à qui le film est dédié) mais ce n'est pas une raison pour me braquer sur ce réalisateur. Du coup, lorsque "Exodus : Gods and Kings" est sorti en salles, c'est surtout pour sa tête d'affiche, sa bande annonce qui me plaisait bien ainsi que l'idée de revoir une relecture possible du film "Les 10 commandements" que j'aime bien qui m'ont motivé à faire le déplacement.
Dans son ensemble, je ne le regrette pas trop. J'avais des craintes d'ennui mais le scénario écrit par Adam Cooper, Bill Collage, Jeffrey Caine et Steven Zaillian m'a bien plu. Je ne vais pas revenir sur les facilités ou autres incohérences historique de ce mythe, cela ne m'intéresse pas. Peu intéressé (voir pas du tout) par la religion et ayant même du mal avec celle-ci lorsqu'elle est évoqué au cinéma, c'est surtout pour son aspect prenant et divertissant que l’œuvre à réussit à me tenir en haleine jusqu'au bout.
Après, je n'ai pas non plus tout apprécié en tant que simple divertissement. J'ai beaucoup aimé la première partie du film. Très classique, ses deux frères unis avec un qui a une plus grande soif de pouvoir m'a bien plu. L'histoire a déjà été raconté mille fois mais ici, elle s'avère encore efficace je trouve. Malheureusement par la suite, sans que je ne puisse vraiment l'expliquer, j'ai moins accroché après. La seconde partie avec l'exil de Moise ainsi que son retour accompagné des plaies d’Égypte m'a semblé plus maladroit.
J'ai trouvé intéressant qu'on essaie d'abord de donner un semblant d'explications scientifiques afin de rendre le récit le plus crédible possible mais par la suite, on étouffe cette idée pour en revenir principalement à son idée biblique. C'est spectaculaire mais ça manque déjà un peu plus de finesse je trouve. Ce manque de finesse, on va alors la retrouver dans une troisième partie d'un film qui n'aura alors de cesse de baisser un peu dans mon estime malgré ses qualités cinématographiques.
Dans la troisième partie, l'après plaie d’Égypte, le long métrage s'enfonce encore un peu plus dans la facilité. Le scénario apporte pourtant des réflexions intéressantes du point de vue de la morale. Quel est ce Dieu capable de tuer des enfants qu'il sélectionne ? Pourquoi pousse-t-il Moise à prendre les armes ? Pourquoi avec son pouvoir n'a-t-il rien fait plus tôt ? Pourquoi condamner tout un peuple sur les simples erreurs de son dirigeant qui se prend pour un Dieu ?...
Toute ses questions sont assez vite balayés, sous exploitées et au final abandonné. C'est vraiment dommage car c'est peut être ceci qui aurait permis au film de se dégager du lot et de prendre une dimension supérieure. Malgré ça, il continue dans la facilité et sa recherche de spectacle tout en multipliant les excès, à l'image de son final un peu grossier et de son discours encore plus maladroit dans notre société sur ce que cette libération pourra engendrer par la suite.
C'est ainsi que je n'ai pas réussi à m'emballer autant que je l'aurais voulu sur ce film. C'est pas vraiment ennuyeux (nettement moins que "Noé" sorti quelque mois plus tôt et dont Christian Bale a refusé le rôle-titre pour jouer dans le film de Ridley Scott) mais ça ne sort pas du lot et ça à tendance à se tirer une balle dans le pied à chaque bonnes idées que le long métrage aurait pu exploiter. Après, malgré une certaine lenteur il y a quand même son quota d'action, d'aventures et même de romance nécessaire à tout blockbuster hollywoodien mais c'est quand même frustrant pour moi je trouve cette sensation de film qui se contente de sa base sans vouloir aller plus loin malgré ses ambitions.
Fort heureusement, le casting est plutôt convaincant à l'image d'un Christian Bale justement que j'ai trouvé très bon dans la peau de Moise. Très charismatique, on n’a pas trop de mal à l'imaginer en leader d'hommes qui va défendre ses idéaux. On fait tout pour qu'on sympathise avec lui, l'Histoire est ainsi faite, et l'acteur l'interprète très bien sans trop le rendre risible. Sa prestation ne sort pas vraiment du lot dans sa filmographie mais elle est en tout cas suffisamment convaincante pour m'avoir permis de rentrer dans le film.
Face à lui, Joel Edgerton est également très bon en Ramsès. Bien que peut être un tout petit peu moins charismatique que Christian Bale, l'acteur arrive bien pour sa part à donner une image d'enfant pourri gâté et corrompu par le pouvoir à son personnage. C'est lui le bon gros méchant de l'Histoire et même si son traitement manque de subtilité, le comédien joue le jeu jusqu'au bout de bonne manière. Je l'ai trouvé un peu lisse au début mais au fur et à mesure que le film avancé, son duo avec Christian Bale m'ait apparu très bon.
Derrière cette guerre de frère, la distribution est bonne aussi. Elle sait ce mettre en retrait mais chaque personnage est interprété de la même façon et colle bien au film. J'ai ainsi bien aimé John Turturro en Séthi, le père de Ramsès. Aaron Paul en Josué est lui aussi très classe. Je commence à apprécié d'ailleurs de plus en plus cet acteur que j'espère voir davantage au cinéma dans le futur. J'ai tellement bien accroché à John Turturro et Aaron Paul, que ce sont sans nul doute les deux personnages secondaires que je regrette le plus de ne pas voir davantage.
Il y en a d'autres aussi qu'on voit moins, dont le traitement est totalement sous exploité mais cela m'a moins gêné. C'est le cas par exemple de Sigourney Weaver en Tuya, la mère de Ramsès. Son importance pourtant dans l'intrigue devient anecdotique et c'est surtout revoir l'actrice à l'écran qui m'a fait plaisir bien plus que son exploitation très limité. Ben Kingsley en Noun est lui aussi bon même si le comédien qui a tendance à un peu passer à la trappe également se contente surtout de faire le strict minimum en jouant comme on a l'habitude de le voir.
Le reste du casting fait donc son boulot jusqu'au bout. Chaque acteur est convaincant, peu importe son importance dans le récit, c'est juste dommage parfois de voir certains personnages être transparent voir lisse surtout à cause du scénario qui ne veut pas trop s'en occuper. Ben Mendelsohn en Hegep est bon lui aussi par exemple tout comme Dar Salim en Commandant Khyan que j'ai presque trouvé sympathique. En fait, j'ai surtout eu un peu de mal avec María Valverde en Sephora dont le personnage est un peu lourd je trouve ainsi que Indira Varma en Grande Prêtresse que l'on voit peu mais qui ne m'a jamais convaincu.
Avec un scénario que je trouve imparfait mais une distribution qui fait ce que l'on attend d'elle, le spectacle arrive néanmoins à être au rendez-vous grâce à la réalisation de Ridley Scott. Ça faisait longtemps que le bonhomme ne m'avait pas autant captivé par son travail. Ce n’est pas non plus sa meilleure mise en scène mais j'ai beaucoup aimé ce qu'il a fait de son support et sa recherche de plans afin de donner une grandeur à son péplum. Il y a des travellings et des angles de vues que j'ai beaucoup apprécié.
Par moment, j'ai eu la sensation de retrouver un bon gros péplum comme par le passé dans son ambiance. Bien entendu, il ne bénéficie pas du charme que le temps peu provoqué mais je suis bien rentré dans cette atmosphère je dois l'admettre. On sent qu'il y a des moyens et l'ensemble est agréable à voir. C'est fluide, on est jamais perdu, il y a ce côté épique à ce genre de projet bref, c'est vraiment du tout bon pour moi. Après, il y a bien sûr quelques passages que j'aime moins, une image tremblotante parfois sur un char que j'aurais aimé plus nette, un combat que j'aurais aimé moins brouillon mais globalement, ça passe quand même très bien à mes yeux.
Visuellement, les effets spéciaux m'ont eux aussi bien plu. Quelques incrustations se font ressentir et certains effets visuels ne sont sans doute pas indispensables comme les requins qui ne font qu’accentuer la surenchère du projet mais ça ne m'a jamais fait sortir réellement du film. Faut dire aussi que la photographie est assez belle tout comme la lumière qui joue bien sur la différence entre le clan de Ramsès et le clan de Moise. Le montage s'assurant pour sa part de dynamiser le film pour qu'on ne s'ennuie jamais.
Les différents décors m'ont beaucoup plu aussi. J'ai aimé cette sensation de grandiose, de grande reconstruction ambitieuse comme dans les péplums lorsque ce genre était à son apogée au cinéma. Le palais de Ramsès m'a ainsi bien plu autant que le monde de Moise, les deux s'intégrant bien dans l'histoire. Les costumes aussi sont pas mal. Peut-être un peu trop kitsch parfois dans ses dorures pour un film de 2014 mais bon, là encore j'ai décidé de me laisser prendre au jeu.
C'est sans doute pour ça également que les maquillages ne m'ont pas trop fait sortir du long métrage aussi. Je sais qu'on a voulu coller à l'époque mais par moment, j'admets aussi qu'on à quand même bien abuser sur le fond de teint et le mascara ce qui grossit un peu trop parfois les traits des personnages. Quant à la bande originale composée par Alberto Iglesias, je trouve qu'elle est un peu à l'image du scénario à savoir imparfaite. Classique, j'ai aimé les tonalités de musiques égyptienne que l'on a voulu mettre (surtout au début) et par la suite, j'ai trouvé que c'était beaucoup trop académique par moment ce qui n'a pas aidé aussi le film à sortir du lot pour moi ou du moins à avoir son identité propre.
Pour résumer, même si je suis loin d'aimer tout ce qui est religieux au cinéma, j'ai quand même passé un bon moment devant "Exodus : Gods and Kings". Le long métrage s'avère un peu frustrant avec son scénario qui ouvre plein de possibilités et qui au final reste dans un classicisme déconcertant mais il demeure néanmoins suffisamment divertissant pour me permettre de tenir de bout en bout. Heureusement, la distribution fait le job tandis que la mise en scène s'avère être elle aussi efficace pour emballer le tout. Ridley Scott aurait pu livrer une œuvre plus forte, il aurait pu sortir du lot plutôt que de faire un film qu'on à l'impression d'avoir déjà vu à de maintes reprises par le passé mais au-delà de ses imperfections, ça reste quand même un bon film de cinéma c'est juste qu'on reste sur notre faim avec ce film qui ne va pas au bout de son ambition. Dommage car malgré tout, sans en abuser, je pense que je pourrais le revoir aisément.
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