Ils s’appellent Aedes aegypti, Aedes albopictus, Aedes japonicus, Aedes atropalpus et Aedes koreicus –pour n‘en citer que quelques-uns, et ils sont parmi les agents responsables de maladies parmi les plus répandues, telles que le chikungunya ou la dengue. Alors que jusque-là en Europe, le nombre de maladies transmises par les moustiques et leur risque d’épidémie restait faible, l’image est en train de se modifier : L’incidence mondiale de ces maladies vectorielles augmente et leur répartition géographique s’élargit. L’Europe et son agence de surveillance ECDC viennent de publier plusieurs rapports documentant cette » invasion » qui appellent à prendre de nouvelles mesures de toute urgence.
La surveillance épidémiologique reste le principal outil de l’Europe pour lutter contre ces pathogènes et en particulier contre leurs vecteurs. Car l’élimination du vecteur empêche les nouveaux cas. L’Europe a déjà son plan de surveillance (voir schéma de gauche- cliquer) qui planifie les actions et les décisions en fonction du stade de la maladie (épidémique ou pas), les niveaux d’intensité et les paramètres liés à la capacité de transmission vectorielle.
Les maladies à transmission vectorielle, une priorité sanitaire pour l’Europe: Les maladies à transmission vectorielle, dont celles transmises par les moustiques sont désormais considérées comme une priorité de Santé publique par les Autorités européennes, et devraient également l’être par les Etats membres. En France, c’est la mission de l’institut de veille sanitaire (InVS) qui gère une masse de données actualisées, qu’il met à la disposition des pouvoirs publics, des professionnels de santé et du public. L’InVS fait régulièrement le point sur la surveillance des maladies importées comme la maladie à virus du Nil occidental dont la circulation en France est surveillée depuis 2004 par 3 ministères : Santé, Agriculture, Environnement.
Cependant, dans certains pays, la surveillance des moustiques reste limitée et le besoin de mise en œuvre de systèmes de surveillance des moustiques reste insatisfait, non seulement pour les entomologistes, mais aussi pour les autorités de santé publique et vétérinaires. L’ECDC a donc en 2012 mis à disposition un document d’orientation et vient de publier de nouvelles directives de surveillance au sein de l’Europe permettant d’évaluer le risque de maladies transmises par les moustiques. Une évaluation qui, cependant, nécessite des données fiables sur le vecteur, la biologie, l’écologie et la phénologie.
Source: ECDC Technical Report Guidelines for the surveillance of native mosquitoes in Europe
ECDC Mosquito maps